Sanitaire / Un cas de FCO de sérotype 4 a été détecté chez un veau provenant d’une exploitation de Haute-Savoie. Trois zones de restriction ont été mises en place. Le Jura et le Doubs sont en Zone de protection et la Haute-Saône et le Territoire de Belfort en Zone de surveillance.
Le 6 novembre dernier, un foyer de fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 4 a été découvert à Orcier, en Haute Savoie. Le veau avait été testé en virologie FCO afin d’être vendu en Espagne. La recherche du sérotype a confirmé qu’il s’agissait du type 4, jusqu’alors inconnu en France métropolitaine. Une enquête est en cours afin de déterminer l’origine de la contamination. Le sérotype 4, potentiellement très pathogène pour les ovins, est présent dans le sud de l’Europe (Italie, Balkans, Espagne…), en Sardaigne et en Corse. S’agissant d’un sérotype « exotique », les mesures de gestion du foyer ont été prises suivant les règlements sanitaires internationaux. L’objectif est de circonscrire l’extension du virus rapidement et d’éradiquer ce sérotype. « Compte tenu de cette situation épidémiologique particulière, les autorités sanitaires ont proposé de jouer la carte de l’endiguement de la maladie », explique la FNSEA dans un communiqué du 13 novembre. « La stratégie sanitaire découle de l’hypothèse qu’il y a une chance de fixer l’épisode de contamination au seul foyer confirmé ».
Stratégie d’endiguement
Actuellement, les actions prioritaires visent à limiter la diffusion de la maladie, par la vaccination obligatoire et les restrictions aux mouvements. Différents périmètres ont été mis en place avec un principe général : interdire tout mouvement d’une zone vers un périmètre plus favorable, interdire la tenue des foires et marchés et engager un plan de surveillance (45 élevages par département et 20 virologies (PCR) par élevage). • Un périmètre d’interdiction (ou PI) dans un rayon de 20 km autour du foyer est constitué, avec vaccination d’urgence, pas de mouvement d’animaux (sauf vers pâturage et abattoir), surveillance sérologique (avant vaccination), désinsectisation obligatoire des animaux, bâtiments et abords. En Haute-Savoie, environ 21 000 bovins et 3 000 ovins sont à vacciner en urgence contre le sérotype 4 de la FCO, et près de 18 000 doses ont déjà été acheminées dans ce département à cet effet.
Surveillance clinique renforcée
• La zone de protection (ZP) se situe dans un rayon de 100 km autour du foyer. Elle concerne, l’Ain, ainsi que les départements du Doubs, du Jura, de la Savoie et de la Haute-Savoie. La vaccination contre la FCO sérotype 4 y est obligatoire. Elle est prise en charge par l’État et démarrera d’ici la fin novembre. Deux injections sont nécessaires pour les bovins et une pour les ovins et caprins. Les entrées et sorties de la ZP sont interdites aux ruminants (sauf abattoir ou certains pays tiers, sous certaines conditions). Les 9 300 ovins des 2 140 élevages de ces cinq départements peuvent être déplacés à l’intérieur de cette zone mais toute sortie de ruminants de la zone est interdite sauf à destination de l’abattoir. 1,7 million de doses de vaccins (deux injections pour les bovins, une seule pour les ovins et caprins) ont été mobilisées à partir de la banque d’antigènes détenue par le ministère de l’Agriculture.
• La zone de surveillance est constituée en incluant les départements situés dans les 50 km au-delà de la zone de protection, avec surveillance clinique renforcée des élevages. La circulation des animaux est libre à l’intérieur de la zone. La Haute-Saône et le Territoire de Belfort sont entièrement concernés par cette zone (voir la carte). Cette zone totalise 377 000 ovins répartis dans 4 600 élevages. Ces contraintes de déplacements entraînent des problèmes logistiques, surtout pour les filières qui exportent des bovins vivants. En effet, les mouvements à destination d’un autre État membre sont pour l’instant bloqués, hors accords bilatéraux avec l’Espagne et avec l’Italie. Les retours d’estives vers une zone de statut plus favorable, les échanges vers l’Union Européenne et les exportations vers les pays tiers sont soumis à des conditions particulières. La situation évolue rapidement et ces données de zonages et de réglementations sont susceptibles de ne plus être à jour au moment de la parution de ce numéro. Les conditions de circulation des bovins entre les différentes zones et les zones indemnes (vaccination, virologie…) évolueront en fonction des résultats des dépistages réalisés dans les zones. La DDcsPP de votre département saura vous renseigner.
Ne pas oublier le sérotype 8
« La vaccination obligatoire pour le sérotype 4 ne doit pas occulter la vaccination contre le sérotype 8 (vaccin mis à disposition par l’Etat jusqu’à épuisement du stock). Cette dernière est exigée dans beaucoup de marchés extérieurs. Nous attendons une réponse concernant la possibilité de conduire en simultané les 2 vaccinations. Contrairement au sérotype 8, la vaccination préalable des femelles gestantes avant la saillie ou l’insémination n’est pas requise pour le sérotype 4. », précise Elise Longet, chargée de mission au GDS du Doubs et GDS de Franche-Comté. Le GDS attend également des réponses de l’administration concernant des conditions adaptées de mouvements vers une zone de statut plus favorable (cas des veaux de moins de notamment …), la mise à disposition du vaccin et l’encadrement technique de la vaccination… « Le site du GDS est régulièrement mis à jour pour vous informer. Vous y retrouverez en temps voulu, des informations concernant la conduite de la vaccination obligatoire : www.gdsfranchecomte.org ».