Enseignement agricole / Dans les établissements d’enseignement général et technologique agricole, les Legta, la reprise partielle des cours en présentiel en en pleine préparation, avec la rentrée de septembre en perspective.

Alors que la pandémie de covid-19 a semble-t-il redonné un poids stratégique à la production agricole, les établissements d’enseignement général et technologique agricole, les Legta, ont dû s’adapter à la période de confinement : organisation et diffusion des cours à distance, tâches administratives en télétravail, mesures de distanciation physique et d’hygiène renforcées dans les exploitations agricoles et les centres équestres… Mais il faut déjà préparer « l’après » : c’est d’ailleurs en perspective de la prochaine rentrée de septembre 2020 que les établissements de Bourgogne Franche-Comté ont organisé, le 16 mai dernier, des journées portes-ouvertes virtuelles. Serge Abadie, directeur du lycée Granvelle, à Dannemarie-sur-Crête dans le Doubs et coprésident du réseau des établissements publics de l’enseignement agricole de Bourgogne Franche-Comté précise : « Ces portes-ouvertes sont importantes pour nous car nous sommes des établissements publics, mais pas établissements de secteur : il n’y a pas d’affectation automatique des élèves, comme c’est le cas dans les établissements qui dépendent de l’éducation nationale. Les jeunes ou les moins jeunes qui viennent chez nous le font par choix, par motivation. Aussi, si on ne communique pas sur notre existence, nos spécificités, si on n’informe pas il est possible que des jeunes passent à côté. »

Les portes-ouvertes virtuelles
Techniquement parlant, ces opérations portes-ouvertes virtuelles, fédérées par le réseau de l’Enseignement Agricole Public en Bourgogne Franche-Comté, ont pris plusieurs formes, et ont été relayées sur les réseaux sociaux. « Au cours des dernières semaines nous avons les uns et les autres fait des essais pour nous mettre au point et avoir des réponses adaptées : visioconférences avec présentation de diaporama à l’appui, échanges de  questions-réponses en direct par « chat » (dans des salons de discussion virtuels NDLR) ou vidéos diffusées en direct. On a aussi réalisé des petites vidéos accessibles sur nos sites, avec des témoignages, des vidéos sur les métiers, le cadre de vie, dont l’internat. », détaille Serge Abadie. Outre ces échanges par écrans interposés, les établissements organisent également, au cas par cas, des rendez-vous et des visites bien réels, sur rendez-vous.

Préparatifs de reprise
Les établissements d’enseignement agricole préparent actuellement la reprise des cours « en présentiel ». « Selon l’évolution de la cartographie de l’épidémie de covid, nos apprenants lycéens de Bourgogne Franche-Comté reprendront vraisemblablement le chemin de nos établissements début juin, selon des modalités adaptées dans chaque établissement, expose Jean-Marie Baillard, proviseur du lycée agricole d’Auxerre-la-Brosse, dans l’Yonne, et également co-président du réseau régional de l’enseignement agricole public. On prépare nos locaux dans cette perspective : conditions sanitaires, internats, restauration, salles de classe, cheminement de l’ensemble de nos apprenants… pour respecter les mesures de distanciation et limiter la propagation du virus. » De fait, il faudra tenir compte d’une des particularités des lycées et CFA agricoles, celle d’accueillir bon nombre d’internes. « 50% en moyenne, jusqu’à 80% dans certains établissements. Ça limite nos possibilités autour de 40 à 50% de la situation normale. » Il faut ainsi régler des détails pratiques aussi triviaux – mais indispensables – que l’attribution d’une douche à chaque interne et la définition d’un protocole de nettoyage-désinfection réaliste… Seule une partie des apprenants retournera donc dans les salles pour des cours « en présentiel », tandis que les autres poursuivront sur la lancée l’enseignement à distance, qui fonctionne plutôt bien depuis deux mois. Les publics prioritaires seront ciblés, en fonction des niveaux (classes pivots), des souhaits des familles, du degré d’accès aux ressources numériques, etc.. « On ne laisse personne au bord de la route ! », rassure Serge Abadie. Pas question pour autant de mettre les bouchées doubles pour boucler à tout prix les programmes. « On va être davantage dans le qualitatif, la valorisation de ce temps pédagogique du confinement », conclut Jean-Marie Baillard. Cette reprise partielle, début juin, fera aussi office de répétition générale avant la rentrée de septembre prochain… au cas où la pandémie le nécessite encore à ce moment-là.

A. Coronel

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