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Gestion du budget PAC / Le 27 juillet, Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a fait part de la décision du gouvernement de transférer 4,2% des crédits du pilier I de la Pac (Politique agricole commune), consacré aux aides à l’hectare, vers le pilier II, celui des aides ciblées. Les agriculteurs s’estiment lésés par cette décision qui affaiblit le montant des aides perçues par le plus grand nombre.

«La France notifiera donc ce transfert à la Commission européenne, à la date réglementaire du 1er août 2017 », mentionne Stéphane Travert. Il justifie ce choix d’un côté par « une surprogrammation initiale visant à limiter le risque de sous-consommation en fin de programmation (2014-2020) », et de l’autre, par une « volonté que les crédits de la Pac servent à l’ensemble de l’agriculture française ». En outre, « la cohérence politique et financière des décisions à prendre, tant en matière de crédits de la Pac que de crédits nationaux, est une condition indispensable à la crédibilité de la France auprès de ses partenaires européens, notamment dans la perspective de la négociation de la future Pac », affirme Stéphane Travert. Se voulant rassurant, il précise toutefois « le “paiement redistributif” du pilier I, qui vise à prendre en compte les spécificités des petites et moyennes exploitations, sera maintenu à 10 % en 2018 », ce qui demeure largement insuffisant, aux yeux des organisations agricoles.

Impasse budgétaire
« Ce prélèvement est inacceptable quand de nombreux secteurs traversent une crise grave avec des prix de marché qui ne couvrent plus les coûts de production », dénonce la FNSEA, rappelant que « la moitié des agriculteurs ont eu en 2016 un revenu inférieur à 350 euros par mois ». Cela est d’autant plus inacceptable que la mise en œuvre actuelle de la Pac repose sur un compromis, entériné par François Hollande le 2 octobre 2013 à Cournon, garantissant la « convergence des aides, un soutien à l’élevage à travers des aides couplées, une revalorisation des aides montagne (ICHN) », ont rappelé les Chambres d’agriculture le 26 juillet, avant de s’inquiéter qu’« aujourd’hui, le ministre de l’Agriculture semble dans l’incapacité de tenir ces engagements faute de crédits nationaux suffisants ». « Stéphane Le Foll et le précédent gouvernement ont laissé en héritage une énorme ardoise de 853 millions d’euros ! », s’insurge la FNSEA.

Demande de transparence et de compétitivité
« La gestion du deuxième pilier de la Politique agricole commune entre l’Etat, les Régions et l’Union européenne est devenue une véritable boîte noire sur laquelle les agriculteurs exigent dorénavant la plus grande transparence », insiste la FNSEA. Claude Cochonneau, président des Chambres d’agriculture, estime de son côté que « les pouvoirs publics doivent faire un effort conséquent pour assurer la continuité des engagements de l’Etat ». Dans ce contexte, les agriculteurs attendent plus que jamais le gouvernement au tournant. Comme le rappelle la FNSEA, il a « une impérieuse obligation de résultats concrets sur les prix payés aux producteurs, la simplification, la fiscalité, le retour à la compétitivité ». L’Etat a en effet un rôle de premier plan à jouer pour éviter les « distorsions de concurrence avec nos voisins européens », affirme Philippe Pinta, président de l’AGPB (Association générale des producteurs de blé et autres céréales). La FOP (Fédération française des producteurs d’oléagineux et protéagineux) appelle le gouvernement ainsi à s’engager « pour la création de valeur et à la restauration de la compétitivité de l’agriculture française », tandis que son président, Arnaud Rousseau, optimiste, attend désormais du ministre de l’Agriculture « un projet agricole fédérateur qui s’appuie sur une vision européenne ambitieuse, une compétitivité restaurée, des moyens de production confortés et un budget sincère ».

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