MSA / Le Haut-Saônois, Sylvain Charles, succède à Lucrèce Boiteux à la tête de la MSA Franche-Comté. Son cap ? Actions de terrain, proximité des élus avec les ressortissants et communication.

Après deux mandats au conseil d’administration de la MSA (dont un comme vice-président), vous venez d’être élu président de la caisse régionale Franche-Comté. C’est un cheminement qui était écrit d’avance ?
Sylvain Charles, président de la MSA : Pas du tout ! Lucrèce Boiteux, notre ancienne présidente, a annoncé il y a quelques mois qu’elle quitterait la présidence. Beaucoup de regards se sont tournés vers moi, même si dans nos rangs d’autres candidatures auraient été toutes aussi légitimes. Je n’avais pas de plan de carrière à la MSA. J’en profite pour saluer le travail et l’action de Lucrèce. Qu’elle soit ici chaleureusement remerciée pour son bon travail.

Vous arrivez en pleine crise de Covid-19. Cela ne vous effraie pas ?
S.C : Il y a effectivement de quoi être déstabilisé. Je garde à l’esprit que le quotidien est géré de manière sérieuse et efficace par les services. Comme dans de nombreuses structures, nos collaborateurs ont dû faire preuve de réactivité, se réorganiser… Le retour à la normale se fait progressivement, tout en respectant les protocoles et normes sanitaires. Nous les élus, administrateurs et délégués, avons notre rôle à jouer, c’est en ça que réside la force du fonctionnement mutualiste. Nous réfléchissons à voir comment on peut évoluer pour se rapprocher davantage du terrain et de mieux communiquer et valoriser l’ensemble de nos actions.

En somme, faire davantage de pédagogie pour donner une autre image de la MSA, généralement réduite à un collecteur de fonds plus qu’organe de redistribution.
S.C : Pour 1 € cotisé à la MSA, c’est 4 € dépensés ! Ce n’est pas moi qui le dit mais les chiffres ! Il faut garder à l’esprit que la force de la MSA, c’est le guichet unique (maladie, retraite…). Si je reste dans le domaine agricole, les jeunes agriculteurs bénéficient par exemple d’exonérations importantes de charges. Aussi, d’autres ressortissants bénéficient d’enveloppes financières ponctuelles pour telle ou telle action de solidarité. Bien entendu, il y a un volet cotisations/recouvrement mais il ne doit pas occulter tout le volet solidarité dont bénéficient nos ressortissants. Souvent, le ressortissant est plus dans la méconnaissance face à un organisme qu’il n’a pas choisi. Et entre nous, on sait qu’il est parfois de bon ton de cogner sur la MSA.

Une MSA qui s’est quelque part éloignée de ses ressortissants. Sonner à un interphone avant de patienter de longues minutes pour que quelqu’un vienne vous ouvrir au siège de Besançon, joindre par téléphone vos services peut être parfois compliqué… La MSA donne aussi le bâton pour se faire battre, non ?
S.C : Si l’accueil physique a été interrompu à Besançon, c’est en raison de menaces violentes et persistantes qui ont été proférées à l’égard de notre personnel. Un accueil est d’ailleurs maintenu à Vesoul et à Lons. D’ailleurs, en Haute-Saône, suite au départ en retraite de l’agent d’accueil, les élus ont souhaité maintenir le poste. Ceci montre bien leur attachement à la qualité du service rendu et la volonté d’être au plus près des adhérents. Quant à la mutualisation avec la Bourgogne qui s’est matérialisée par la perte de certains services (cotisations salariés, retraite, prestation familiale…), c’est un modèle qui nous a été imposé par la tutelle. Jusqu’à cette réorganisation, la MSA Franche-Comté faisait d’ailleurs partie des bons élèves en matière de services rendus. Mais il s’est passé du temps et les choses se mettent en place, nous voyons le bout du tunnel.

La MSA s‘est faite épingler dernièrement dans un rapport de la Cour des comptes où en filigrane transpire le rapprochement avec le régime général pour des raisons budgétaires…
S.C : Ce qui est ici pointé du doigt, c’est en réalité le mode de gouvernance de la MSA et son coût. Quand on décortique ce rapport, on nous reproche quelque part notre proximité avec le terrain, ce qui génère effectivement des charges financières supplémentaires. Si je veux être un brin provocateur, je dirais qu’on sait faire pour moins cher mais avec en face moins de services et de proximité pour le ressortissant…

Propos recueillis par Ludovic Barbarossa

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