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Fromages au lait cru / L’ANPLF plaide pour une reconsidération de la communication des pouvoirs publics au sujet des fromages au lait cru : les bénéfices de leur consommation pour la santé doivent être mis dans la balance, face au risque minime d’intoxication alimentaire.

La rencontre organisée à la fromagerie Menigoz a aussi été l’occasion d’attirer l’attention des deux députés haut-saônois au sujet de la récente communication des pouvoirs publics au sujet des “dangers” des fromages au lait cru. En effet, depuis le 30 avril dernier, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a mis en ligne sur son site un avertissement qui indique : « le lait cru présente un risque important pour les jeunes enfants. Les jeunes enfants, et particulièrement ceux de moins de 5 ans, ne doivent pas consommer de fromage au lait cru, ni de lait cru. Au-delà, le risque existe toujours mais il est décroissant, les enfants sont quand même mieux protégés au-delà de 5 ans » Cette recommandation des autorités
sanitaires aux populations fragiles – enfants en bas âge, femmes enceintes, personnes âgées ou immunodéprimées, c’est-à-dire déjà malades ou très fatiguées − de préférer les fromages au lait pasteurisé ou thermisé et d’éviter tous les fromages au lait cru, à l’exception des pâtes pressées cuites de type emmental, comté, abondance, beaufort, gruyère, etc… semble excessive à l’ANPLF.

Un risque très marginal
« Cette recommandation a été émise suite à l’intoxication alimentaire de plusieurs enfants par le germe STEC (une E.Coli qui produit la shiga-toxine), attribuée à la consommation de fromages de Saint Marcellin… », rappelle Stéphane Menigoz. « Mais si on prend un peu de recul et qu’on analyse froidement la situation, on se rend compte que les produits au lait cru ne représentent qu’une toute petite part des intoxications alimentaires impliquant ce germe : seulement 0,3 % des cas démontrés, alors qu’à titre de comparaison, la viande hachée insuffisamment cuite est impliquée dans 54 % des cas ! »
Le déploiement du principe de précaution à l’extrême, relayé par les préfectures auprès des mairies, des restaurants scolaires et des personnels de la petite enfance a déjà des répercussions. « Certains collèges ont fait le choix de ne plus servir de fromages au lait cru, déplore le producteur de munster fermier. C’est regrettable parce qu’on ne tient pas compte des études scientifiques qui démontrent les nombreux avantages à consommer dès le plus jeune âge du lait cru, telle celle menée par le CHU de Besançon et l’Inra. Cette dernière permet même de chiffrer l’effet protecteur de la consommation des fromages au lait cru vis-à-vis des allergies, dont l’asthme et les infections respiratoires : elle serait de l’ordre de 30 %. »

AC

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