Les gelées tardives de ces 4 dernières semaines n’ont pas épargné le verger fougerollais qui accuse par endroits des manques notables. Les avis sont partagés chez les producteurs, certains sont confiants, d’autres s’attendent à une récolte impactée, à moins de la moitié d’une année normale.

Plusieurs épisodes de gel ont marqué le pays de Fougerolles en ce début de printemps. Cette année, la floraison était déjà bien entamée fin mars : le bulletin de santé du végétal relève sur les cerisiers le stade D (boutons séparé) atteint pour les variétés précoces à la fin du mois de mars. Début avril, le stade F2 (pleine floraison) était atteint pour la majorité des cultivars. C’est donc sur des cerisiers déjà fleuris que sont tombées les gelées parfois fortes des 5, 12 et surtout 14-15 avril (-5°C relevé sous abri à Luxeuil par Méteo France). Une dernière percée du froid le 7 mai a également été relevée avec des gelées parfois importantes sur les Vosges Saônoises.
Le seuil de sensibilité au gel, communément admis pour les stades D à F, est de -2,5 °C : il s’agit de la température qui provoque, en moyenne, une perte de 10 % des fleurs. Sur l’ensemble du Fougerollais, ce seuil a vraisemblablement été dépassé deux fois au cours du mois d’avril.

Pas de récolte record comme en 2018
Les impacts sont, comme souvent, variables. Si personne ne s’attend à une année blanche comme en 2017, on est également certain de ne pas retrouver l’année record de 2018, qui a rassemblé d’excellentes conditions pour la cerise. « Sur certaines variétés, notamment les plus précoces, constate Nicolas Lemercier, les gelées ont frappé les arbres en pleine floraison. On voit les petites cerises à peine formées qui noircissent et tombent. » C’est vrai surtout sur les bas du pays. Les variétés Béchat et Jean Blanc sont ainsi probablement parmi les plus touchées, avec des arbres à présent peu chargés, sans doute « autour de 50 % d’une année normale », pour autant qu’on puisse en juger.
Ailleurs, moins d’inquiétude, comme chez Jacques Daval, président du
Syndicat des Producteurs de cerises et de kirsch : « Il est encore trop tôt pour se prononcer ou faire des pronostics, mais je ne suis pas inquiet rassure-t-il. Ça ne vaudra pas l’année dernière mais ça ne sera pas si mal. » Certes, « tant que la cerise n’est pas dans la charmotte », rien n’est sûr, mais « le gel en laisse toujours assez », dit le dicton.

Surveiller la surface foliaire
Pour l’instant, les techniciens en charge du verger régional n’ont pas émis d’alerte sur les maladies fongiques qui attaquent traditionnellement les cerisiers en floraison. Le monilia sur fleur n’a pas été observé, les conditions relativement fraîches n’ont pas favorisé son développement. Pour la suite, la vigilance doit rester de mise même sur les arbres les moins chargés, pour prévenir les attaques de cylindrosporiose. « Tant que souffle le vent du nord, le champignon ne se développe pas », constate encore Jacques Daval. Pas d’inquiétude pour le moment. L’an passé avec le printemps humide, le feuillage avait été atteint par la maladie cryptogamique début juin, avant que le temps sec puis la sécheresse n’en
viennent à bout. « L’an passé les arbres se sont refait une santé. »
Il convient donc de surveiller le temps, pour parer si besoin à une attaque de cylindrosporiose si la douceur et l’humidité devaient revenir.

LD

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