méteil

Méteils / Les mélanges céréales/protéagineux sont de plus en plus utilisés par les éleveurs de notre département qui y voient un intérêt dans la constitution d’un fourrage précoce, sûr et peu cher. Au-delà de son utilisation en vert (fourrage fermenté), ils peuvent dans certaines conditions offrir une flexibilité pour une consommation en grain.

Les méteils, destinés à être récoltés en fourrage, présentent des avantages considérables. Riches en fibres, ils complémentent utilement la ration. Les rendements sont réguliers et élevés, comparables à ceux du maïs ensilage. Mais même dans les conditions où ils sont inférieurs, ils tiennent une place utile dans la rotation. Ils permettent par exemple de conserver les sols
couverts en hiver, et consomment l’eau à une période où elle est plus disponible, par rapport au maïs vulnérable aux sécheresses estivales.

Proscrire la vesce dans les stratégies grain
Cette année, on observe deux tendances dans le département : une augmentation des ensilages et enrubannages d’herbe (comparé aux années précédentes), et une implantation plus importante, dans le nord du département au moins, des céréales immatures. Une tendance sans doute liée à la pénurie de fourrage qui se fait encore sentir suite à la sécheresse 2018. Mais l’avantage des méteils dans ce panel est la possibilité de choisir entre deux stratégies : la stratégie ensilage, et la stratégie grain. Dans le premier cas (ensilage), on pourra rechercher un mélange riche en légumineuses, et une récolte précoce pour privilégier la valeur alimentaire. Toujours pour l’ensilage, si on a choisi de privilégier la céréale, on pourra récolter au stade laiteux-pâteux de la céréale, « et pourquoi pas semer une prairie sous couvert du méteil », comme le suggère l’AFPF (association française pour la production fourragère).
Dans le second cas (grain), on choisira un mélange avec des céréales majoritaires. En cas de besoin, on pourra de toute façon récolter en ensilage.

Proscrire la vesce dans les stratégies grain
Par contre, si on vise la flexibilité (choix tardif d’une stratégie grain ou ensilage), certaines conditions sont à respecter. « On évitera surtout les mélanges contenant de la vesce », explique Geoffroy Le Tallec, responsable des ventes chez Sem-Partners. La vesce, qui présente des avantages nutritifs (augmentation de la matière azotée totale et de la PDI notamment), a l’inconvénient de favoriser la verse. Pour la même raison, le triticale est plus indiqué que l’orge ou le blé, étant moins sensible à la verse et moins gourmand en intrants. L’entreprise commercialise ainsi un mélange associant triticale, avoine (pour la concurrence adventice) et pois, qui permet indifféremment de choisir pour un ensilage, un enrubannage, ou une récolte en grain.
Dans le même ordre d’idée, pour se garder la possibilité de récolter en fourrage, il convient de proscrire les variétés aristées (barbues) qui sont « agressives pour le palais et le tube digestif des animaux ». Elles
entraînent une baisse de l’ingestion.
Enfin, il convient de se rappeler que le blé ou l’orge ont un rôle de tuteur limité, et « manquent de rusticité et de potentiel en Matière Sèche par rapport à l’épeautre, le seigle fourrager, et le triticale ».

LD

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