sanglier

Chasse / Les relations sont exécrables entre agriculteurs et chasseurs, les premiers dénonçant les dégâts sans cesse en augmentation dans les cultures. De fait, la dernière commission chasse qui s’est tenue en préfecture a fait état de dossiers « dégâts » en forte augmentation, malgré des prélèvements de l’ordre de 9000 animaux sur la saison écoulée.

8938voilà un triste chiffre de prélèvement des sangliers pour la saison cynégétique écoulée. Triste record qui se traduit par des relations de plus en plus tendues entre chasseurs et agriculteurs. En témoignent les comportements de certains chasseurs lors de l’assemblée générale des chasseurs, le 20 avril dernier. Thierry Chalmin regrette le traitement réservé à la profession agricole lors de cette AG. Il trouve inadmissible les sifflets, ainsi que le propos tenu en « questions diverses » : « Les chasseurs ne sont pas vos vaches à lait ». Le président de la Chambre rappelle que lorsque les chasseurs pratiquent leur loisir, ce sont les agriculteurs qui les accueillent sur leurs propriétés et leur lieu de travail.

Les prélèvements en augmentation de 24 %
Pour en revenir aux chiffres, la commission chasse qui s’est tenue 24 avril a fait le point sur les prélèvements et les points noirs. Sur les prélèvements, la saison 2018-2019 aura été une année record : 8938 sangliers prélevés contre 7182 la saison passée, soit une augmentation de 24 %, avec un taux de prélèvements de laies adultes de 15 %.
Ce taux de 15 % se traduit dans les faits par une augmentation des prélèvements de 350 laies adultes de plus de 50 kg. Sur le mois de février, période au cours de laquelle la chasse a été prolongée, 480 sangliers ont été abattus. Seules deux UGC, le Graylois et les Franches Communes, ont des prélèvements en baisse, et un prélèvement stable pour l’UGC des Mille Étangs.
Lors de cette présentation, le représentant de la FDSEA a fait remarquer que sur les 6 saisons présentées, une seule est dans la fourchette recommandée des 4500/5500 sangliers : la saison 2016-2017. Thierry Chalmin s’inquiète de ces prélèvements régulièrement au-dessus de l’objectif, et maintenant du besoin de prélever près de 9000 sangliers. « On peut donc s’interroger si les mesures prises dans le schéma cynégétique sont suffisantes ou si l’intention de la fédération des chasseurs est d’habituer à des prélèvements de l’ordre de plus de 8000 sangliers » conclut le responsable agricole du dossier.

Sept communes en « points noirs »
La préfecture a publié la liste des points noirs pour le sanglier. A Breurey-les-Faverney, les prélèvements sont en très forte augmentation : 328 contre 228 l’an passé. La commune de Champagney passe aussi en point noir en raison du nombre important de dossiers ouverts en dégâts et de la faible augmentation des prélèvements.
Noroy-le-Bourg, où le montant des dégâts dépasse 15000 € depuis 2 saisons déjà, passe en point noir. La commune de Provenchère devient également point noir au vu du pourcentage de la SAU touchée par les sangliers et du montant des dégâts en forte augmentation et dépassant les 4000€ à la mi-avril 2019.
Sur les communes classées en point noir les mesures de gestion sont les suivantes : obligation de faire des battues, à compter de l’ouverture du sanglier, à savoir le 15 août 2019 et transmission des comptes-rendus de battues réalisées à la fédération des chasseurs ; augmentation des prélèvements en fonction des populations et des dégâts ; interdiction de mettre en place des mesures limitant l’exercice de la chasse ou instaurant des consignes restrictives de tirs ; suspension du tir qualitatif et obligation de respecter un tir de femelles adultes de 20% et obligation d’attribution de bracelets de tir d’été.
En cas de carence ou d’inefficacité, des mesures complémentaires pourront être prises par l’autorité préfectorale : classement du sanglier comme espèce « nuisible », tirs de nuit par les lieutenants de louveterie, battues administratives et interdiction de l’agrainage en période de chasse.
En conclusion : 7 communes sont en points noirs, 17 communes en points d’alerte et 35 communes en surveillance.

Les dégâts en augmentation
Sur les dégâts, la campagne pour l’année s’étend du 1er juillet au 30 juin.
Ainsi, pour la campagne 2017-2018 le nombre de dossiers dégâts recensés par la fédération des chasseurs était de 858 (dont 227 en prairie et 628 en grandes cultures). Pour cette saison en cours 2018 – 2019, 1308 dossiers ont déjà été déclarés (dont 555 en prairie et 752 en grande culture).
Un chiffre inquiétant qui montre qu’il y a encore beaucoup à faire dans la gestion de l’espèce sangliers.
A suivre…

AL

Si vous avez des questions sur la chasse, contactez le service syndical de la FDSEA au 03 84 77 14 26.

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