A l’AG commune des FDSEA, FDPL et JA, campagne aux élections chambre oblige, de nombreux sujets d’actualité ont été abordés. Une ambiance de veille d’élections avec les interventions de Jérôme Despey et Baptiste Gatouillat, représentants nationaux de la FNSEA et des JA.

Ambiance bilan à l’assemblée générale à Vesoul le 17 janvier, alors que 280 personnes assistaient à l’assemblée générale commune de la FDSEA, la FDPL et des JA. Bilan d’une année, avec passage en revue d’une actualité syndicale 2018 bien dense, mais aussi bilan d’une mandature, avec les élections chambre qui s’approchent (le vote est ouvert jusqu’au 31 janvier).
Dans le film de l’année, les secrétaires généraux de la FDSEA et de la FDPL,
Xavier Jarrot et Sébastien Figard, et Sébastien Raillard pour JA70, n’ont pas manqué de rappeler les grands enjeux de l’année écoulée : nationalement, des batailles autour de la contractualisation, des états généraux de l’agriculture, de l’agribashing. Et localement, une météo catastrophique qui a pénalisé pratiquement toutes les productions, et mobilisé les responsables professionnels pour trouver des solutions d’urgence.

Les « loupés » de l’Administration
Mais oui, « le combat syndical paye », a martelé le président de la FDPL Michaël Muhlematter, en rappelant tous les dossiers où les efforts ont fini par porter des fruits : « Oui, la Haute-Saône est classée en zone défavorisée simple. Oui, il est possible de déclasser une commune même quand elle a été mise en zone vulnérable. Oui, on peut obtenir le classement en calamité agricole… » Au lendemain d’un raté de l’administration qui a failli faire capoter le dossier départemental de calamité agricole, pourtant bien étayé, Michaël Muhlematter a taclé le directeur de la DDT : « Oui M. le directeur de la DDT, le seul combat perdu est celui qui n’est pas mené, et oui, je rêve d’une administration véritablement au service du développement local… »
Thierry Chalmin, président de la chambre d’agriculture, a dû faire jouer ses contacts à l’APCA (assemblée permanente des chambres d’agriculture), à la FNSEA, et jusqu’au ministère pour rattraper le « loupé » de l’Administration sur le classement en calamité agricole. Il ne décolère pas et revient sur les « erreurs monumentales » commises par le directeur de la DDT Thierry Poncet. « Une erreur d’autant plus incompréhensible que la Haute-Saône est clairement le département le plus touché de la région par la sécheresse », insiste Emmanuel Aebischer, président de la FDSEA.

Donneurs de leçons : « Ras le bol »
L’assemblée n’a pas non plus manqué d’évoquer les « célébrités » qui ne ratent jamais une occasion de faire la morale aux agriculteurs en leur dispensant leurs leçons de « bien produire ». « Je fulmine quand j’entends des bureaucrates, des politiques, des écolos de salon nous faire la leçon sur comment bien produire », s’insurge ainsi Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, invité à l’AG.
« Les pisse-trois-gouttes feraient mieux de faire don de leur fortune que de leur urine », cingle le président de la coopérative Interval Didier Vagnaux. Une allusion aux récentes sorties de Julie Gayet, Jamel Debbouze, Thierry Lhermitte, Lilian Thuram ou encore Michel Drucker qui se sont prêté au jeu de la très controversée journaliste Elise Lucet, pour son nouvel épisode à charge contre les pesticides. « Ras le bol ! »
« Les stars du ballon et de la chanson, c’est bien, tempête Simon Besançon,
éleveur à Liévans. Mais les vraies stars, c’est nous, qui donnons à nos concitoyens non pas du rêve, mais de quoi se nourrir tous les jours. » Simon Besançon en a profité pour tancer sévèrement l’administration (« M. le préfet, vous êtes un pot de fleurs grassement rémunéré ») et les élus (« Empêchons-les de siéger jusqu’à ce qu’ils comprennent ! »), coupables à ses yeux de ne pas prendre les moyens pour sauver une profession au bord de l’asphyxie.

« La sur-réglementation tue la compétitivité »
Dans les inquiétudes sur l’avenir, beaucoup ont fait remarquer que si le travail sur les prix rémunérateurs avance lentement, le chantier sur la baisse des charges est lui carrément en retard : la loi a par exemple imposé la séparation de la vente et du conseil dans le domaine des produits phytosanitaires. L’objectif de réduction des pesticides, à défaut d’être un vrai sujet de santé publique, répond à une préoccupation légitime des consommateurs. Mais son traitement politique est jugé indigent : « La sur- réglementation voulue par le Gouvernement, en réponse à la pression de la société, tue la compétitivité de l’agriculture française », déplore ainsi Jérôme Despey. Baptiste Gatouillat, vice-président des JA National qui a suivi le dossier pour son syndicat, estime pour sa part que le pari initial est mauvais : « Le législateur est parti du principe que la séparation de la vente et de conseil permettra de stimuler la concurrence et de faire baisser les prix. Mais ça ne va malheureusement pas se passer comme ça. Si on a construit les outils coopératifs, c’est justement pour avoir le meilleur prix en mutualisant les charges. » Et si on lui fait remarquer que les « outils coopératifs » ne sont pas forcément les plus vertueux en termes de prix (prix du lait par exemple), il corrige : « Les coops, c’est nous ! A nous de reprendre le pouvoir ! »

LD

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