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Paiement du lait / Le CIL Grand-Est a décidé de modifier la grille de paiement du lait. Dorénavant, les plages neutres (germes, cellules et spores) seront celles d’un lait en qualité « super A ». Par ailleurs, la fréquence des analyses va également être modifiée. Application au 1er avril.

Lors du dernier conseil d’administration du CIL Grand le 11 décembre à Laxou, les trois collèges (producteurs, coopératives laitières et industriels privés) ont décidé à l’unanimité de modifier l’accord interprofessionnel pour le paiement à la qualité et à la composition du lait. Est visée l’annexe qui associe une qualité donnée à une prime. La plage neutre, qui correspondait auparavant aux critères suivants :
– 51 à 100 MGT (milliers de germes totaux par millilitre)
– 251 à 300 MC (milliers de cellules par millilitre)
– 801 à 2000 spores (spores butyriques par litre) est changée.
Elle correspondra, dorénavant, à la qualité « super A », c’est-à-dire aux caractéristiques suivantes :
– < 50 MGT
– < 250 MC
– ≤ 800 spores
Par conséquent, le prix de base comprendra la prime de 1,524 autrefois appliquée sur les laits de classe super A. Pour plus de clarté, le nouveau prix de la plage neutre sera appelé « prix de référence » et inclura les 3 x 1,524€ = 4,572€ de prime.
Ce nouvel accord prendra effet au 1er avril 2018.

Pas d’harmonisation sur la prime de froid
« Ce nouvel affichage a pour objectif de permettre la comparaison des prix et ne change en rien le prix total payé », précise le CIL dans une circulaire d’information. De fait, le système utilisé par le Grand-Est était différent de ceux des producteurs de l’Ouest, auxquels était déjà appliquée une grille de paiement avec une plage neutre équivalent à un lait « super A », et des dégrèvements en fonction de la qualité. Les comparaisons de prix étaient donc toujours une gymnastique difficile, et le CIL a mis en avant sa volonté d’homogénéiser l’affichage des prix. Reste que l’homogénéisation est encore imparfaite, puisque le Grand-Est continue à afficher un prix de référence hors prime froid (3,05€/1000L) alors que l’Ouest l’inclut dans son prix de référence. Il va donc falloir rester vigilant sur les annonces de prix, et se faire préciser si l’affichage inclut les primes froid ou pas.

Passage à l’analyse systématique
Autre changement notoire : la fréquence des analyses en lait standard va également être revue. A compter du 1er avril 2018, la fréquence des analyses en matière grasse (MG), matière protéique (MP), urée et cellules « passera en moyenne à 12 analyses par mois pour les collectes en 48h et en moyenne à 7 analyses par mois pour les collectes en 72h, au lieu d’une par semaine actuellement ». L’augmentation de fréquence d’analyses se fera dans les conditions actuelles de ramassage des échantillons par les laboratoires. L’ensemble des résultats de composition sera pris en compte pour l’établissement de la facture de lait mensuelle. Cette modification n’aura pas d’impact à long terme sur les résultats : en langage statistique, l’espérance mathématique d’un échantillon tend vers la moyenne de la population. En clair, cette augmentation du nombre d’analyses ne va rien changer dans le niveau de paiement du lait, si ce n’est une réactivité plus grande lors des mouvements de troupeau (rentrée ou mise à l’herbe).
Quant au coût de l’opération, le communiqué du CIL précise que le nouveau système « n’engendrera pas de coût supplémentaire sur la cotisation du laboratoire [de Rioz] qui ne pratique pas actuellement l’analyse systématique ». La cotisation labo ne devrait donc pas augmenter. De fait, le plus gros du coût des analyses est lié à l’échantillonnage, qui est de toute manière opéré systématiquement à chaque ramassage.
Reste le prix de l’analyse : son coût unitaire va baisser, puisque les machines sont déjà présentes. La dépense totale liée aux analyses va néanmoins forcément augmenter (plus d’analyses, dont plus de main-d’œuvre, et plus de consommables) ; on peut imaginer que la ristourne traditionnellement accordée en fin d’année va être la variable d’ajustement.

LD

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