Maïs / La Cuma des Vosges Saônoises est la seule en Haute-Saône qui possède une ensileuse. Un choix original qui se révèle judicieux sur l’aspect de la souplesse de travail.
C’est un choix atypique qui a été fait à la Cuma des Vosges Saônoises : depuis un peu plus d’un an, 10 de ses adhérents se sont équipés d’une ensileuse. Dans le département, comme le fait remarquer Philippe Mondelet, c’est la seule ensileuse en Cuma. « On compte un certain nombre de moissonneuses-batteuses, mais pas d’autre ensileuse. »
La souplesse de travail
Julien Faivre, éleveur aux Fessey, fait partie des adhérents de la Cuma utilisateurs de la machine. Pour la seconde année de suite, il vient donc de fermer son silo de maïs après une journée à faire tourner l’ensileuse commune. « Ce qui nous a décidés, explique-t-il, c’est la souplesse de travail que cela permet. » La Cuma s’est donc équipée d’une Claas 850, achetée d’occasion avec 1 800 heures roto. L’investissement (environ 100 000 €) est rationnel dans une zone à forte densité d’élevage (les adhérents sont tous dans un rayon de 15 km) avec beaucoup de maïs et d’herbe. « Le plus gros problème chez nous, ce n’est pas tant le maïs que l’herbe, fait au passage remarquer Julien Faivre. Un printemps comme celui-ci, c’était 5 jours de beau, pour 130 ha d’herbe par terre à ensiler… » D’où l’avantage de la « souplesse » permise par la machine en Cuma.
Un des éléments qui a également poussé à l’achat de l’ensileuse a aussi été la présence d’un chauffeur déjà expérimenté : Sébastien Durupt, adhérent de la Cuma, et qui a travaillé auparavant chez un entrepreneur de travaux agricoles. « J’ai fait 7 campagnes d’ensilage », précise-t-il. Une expérience non négligeable quand on sait la difficulté du réglage et de l’entretien d’une telle machine. Cette année au printemps, il a ensilé pendant environ 150 heures, et passé près de 80 heures à l’entretien.
L’importance du règlement intérieur
Le prix de revient de l’ensileuse n’est pas tellement différent de celui d’une ETA : environ 170 €/h pour le maïs (hors fuel), et 185 €/h pour l’herbe. Un prix qui comprend bien sûr l’indemnité du chauffeur, les réparations, l’entretien annuel de la machine. Le débit de chantier est très variable selon la taille des parcelles (qui ne sont souvent pas remembrées dans la zone). « En herbe, on abat à peu près 3,5 à 4 ha par heure. En maïs, c’est plutôt 1,5 à 2 ha/heure. »
Bien entendu, l’étape à ne pas manquer pour s’imposer la discipline collective, c’est la rédaction du règlement intérieur. « On s’est mis autour d’une table et on a mis au point un certain nombre de règles, explique Julien. Aujourd’hui, avant de faucher, on doit appeler le responsable de la machine. » Le matériel de transport est également pour beaucoup propriété de la Cuma. Les bennes suivent automatiquement l’ensileuse.
Classiquement, les chantiers mobilisent un chauffeur à l’ensileuse, 5 aux bennes, et 2 sur le tas. Une coopération qui reste un moment éprouvant mais fort de l’entraide dans le monde paysan.
LD