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Ruralité / A l’occasion de la visite du Gouvernement en Haute-Saône, le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll a été reçu au Gaec Nolot à Aroz (70). Une rencontre de terrain qui a fait suite au tête-à-tête entre les responsables syndicaux de Haute-Saône et l’exécutif : Président, Premier ministre, ministre de l’agriculture. « Courtois mais sans concession ».

Double rendez-vous en cette matinée du 14 septembre. Le Président de la République François Hollande faisait en effet le déplacement en Haute-Saône avec une douzaine de ministres, pour un comité interministériel sur les « ruralités ». A cette occasion, les agriculteurs de Haute-Saône ont choisi d’interpeller l’exécutif et de le « sensibiliser à la détresse des agriculteurs », selon les mots du président de la chambre d’agriculture Thierry Chalmin.

« Juste de quoi vivre de notre travail »
C’est donc dès 8h que le premier rendez-vous a été fixé, directement à la base 116 de Luxeuil, à peine le Gouvernement débarqué. Les présidents des syndicats agricoles majoritaires du département se sont entretenus pendant une demi-heure avec le Président, son Premier ministre et le ministre de l’agriculture (voir ci-contre). A 9 h 30, c’est au Gaec Nolot à Aroz que le second rendez-vous s’est tenu. Environ 150 personnes attendaient le ministre, autour de Katia et Hervé Nolot, et leurs trois enfants, en combinaison verte immaculée. C’est d’ailleurs en famille que les agriculteurs ont fait faire le tour du propriétaire au ministre. Première étape : le silo, que l’on peinera cette année à remplir. « On est une région où les animaux sont rentrés 6 mois dans l’année », expliquent les exploitants au ministre, qui s’aventurait à faire le parallèle avec son village de Longnes dans la Sarthe.
Plus tard, c’est devant le robot de traite qu’est évoquée la crise. « On en est au point de faire des prêts court-terme pour nourrir nos enfants ». « On ne demande pas le Pérou, continue Katia Nolot, on ne demande pas 5 000 € par mois. Juste de quoi vivre de notre travail, et donner de l’espoir à nos enfants. »

Lait : « Les industriels doivent faire un effort »
Le ministre Stéphane Le Foll répondra d’abord en détaillant les mesures du plan gouvernemental d’urgence. « Il faut réorganiser collectivement l’autonomie fourragère. L’Allemagne, la Nouvelle-Zélande sont efficaces mais dépendants en capacité fourragère. En France au contraire nous avons un potentiel. » Un potentiel, mais « beaucoup de normes, et des charges à n’en plus savoir que faire », le coupe Xavier Jarrot de la FDPL. « On ne les empile plus, justement », répond le ministre qui évoque l’annonce prochaine de l’autorisation du stockage de fumier pailleux en plein champ. Plus tard, c’est le prix du lait qui sera au centre des discussions, après qu’Emmanuel Aebischer, président de la FDPL, eut rappelé les aumônes consenties par les laiteries depuis août. Un état de fait visiblement suivi de près par les services du ministère, puisque Stéphane Le Foll a confirmé, comme le laissait entendre la FNPL la semaine dernière, que « la grande distribution a joué le jeu ». On va donc « aller voir les autres », a prévenu le ministre en s’étonnant que les industriels ne faisant pas de 1ers prix ne puissent pas se rémunérer sur les marques. « Une seule chose m’intéresse, conclura Katia Nolot : qu’avez-vous à dire à mes enfants ? » Réponse : l’agriculture « restera un enjeu majeur », et l’agriculture française « a des atouts ». Bref, un entretien « courtois mais sans concession » du côté des agriculteurs, et un ministre « poli et pas contrariant », dira un agriculteur avec un brin de désabusement de celui qui a déjà usé plusieurs ministres…

LD

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