Dossier cancoillotte / Le 15 octobre dernier, le dossier d’obtention d’une indication géographique protégée pour la cancoillotte a reçu un avis favorable du comité national de l’INAO : c’est l’aboutissement du travail de fond de toute une filière pour faire valoir un savoir-faire traditionnel et un lien caractérisé au terroir.

«C’est une étape importante qui vient d’être franchie, se réjouit Michel Daguenet, le trésorier de l’APC, l’association de la promotion de la cancoillotte, et lui-même producteur laitier en Haute-Saône : mais il reste encore du chemin à parcourir pour l’inscription au journal officiel et obtenir la reconnaissance européenne. Ce n’est pas encore le moment de crier “cocorico” ! »
Le dossier cancoillotte, étudié le 15 octobre dernier par le comité national INAO réunit à Paris, a en effet reçu un avis favorable. « C’est le résultat d’un gros travail et d’échanges intenses entre la commission d’enquête de l’INAO et l’APC, pour préciser plusieurs points, comme par exemple les ingrédients, l’utilisation des sels de fonte… les transformateurs ont fait évoluer leur position initiale pour que la cancoillotte puisse être éligible à l’IGP. »

Une nouvelle carte de différentiation
Autre motif de satisfaction pour Michel Daguenet, le renforcement du lien entre la production laitière et la zone IGP. « C’est la reconnaissance du savoir-faire des producteurs de lait qui est reconnue, à travers leurs choix techniques (la montbéliarde, l’alimentation du troupeau…), ce qui fait qu’on est bien sur un volume de lait localisé. L’IGP cancoillotte va s’ajouter aux autres signes de qualités pour donner une carte de différenciation du lait supplémentaire aux producteurs. Avec, à terme, un retour de la valeur ajoutée, avec un prix de lait supérieur. C’est quelque chose qui se construit au fil du temps et qui demande plusieurs années, comme l’ont vu les producteurs de lait à morbier ou à gruyère. Il va falloir maintenant s’impliquer dans la gestion de l’IGP, à travers le plan de contrôle, la promotion… »
Cet avis favorable donne le coup d’envoi de l’ouverture d’une procédure nationale d’opposition avant que cette décision ne puisse être publiée au JORF. « Concrètement, la cancoillotte ne peut pas encore revendiquer l’IGP, et il faudra encore attendre quelques mois pour cela… », explique l’APC, l’association de promotion de la cancoillotte, dans son communiqué. En effet, si le dossier de demande de reconnaissance en IGP a franchi une étape importante avec cet avis favorable du comité national de l’INAO, les procédures seront encore longues pour obtenir la reconnaissance officielle. Avec dans un premier temps une procédure nationale d’opposition d’une durée d’au moins deux mois pour que les éventuels opposants puissent faire valoir leur point de vue, l’examen des oppositions, la parution au Journal officiel… qui sera encore suivie d’une transmission de la demande à la Commission européenne, laquelle disposera encore de six mois pour donner un avis sur le dossier ! Une dernière procédure internationale d’opposition conclura enfin ce parcours du combattant.
En 2019, l’APC comptait 18 ateliers adhérents dont trois fabricants de metton blanc, neuf ateliers fondeurs, fabricants de cancoillotte, et six ateliers transformant du lait en cancoillotte, dont deux fermiers. Par ailleurs, l’APC a enregistré huit adhésions au titre du collège des producteurs de lait livrant à un atelier fabriquant du metton blanc. Au total, environ 450 producteurs de lait sont collectés dans le cadre de la filière Cancoillotte. Les volumes de cancoillotte commercialisés en 2019 ont atteint 5 286 tonnes, contre 4 994 en 2018.

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