Groupe 3 000 T-Sol / Se poser des questions, observer ses sols, se former, expérimenter inlassablement de nouvelles pratiques… c’est le crédo du groupe d’agriculteurs haut-saônois 3 000 T-sols, en quête depuis plus de deux décennies de techniques culturales plus efficaces et moins gourmandes en intrants…

Deux agriculteurs haut-saônois du groupe 3 000 T-Sol étaient également invités à témoigner lors de la journée agroécologie organisée par la Draaf. « Nous sommes 12 exploitations haut-saônoises, dont la ferme du lycée agricole de Vesoul, “en route vers la couverture permanente des sols”, avec une grande variabilité de terroirs, des élevages et des céréaliers spécialisés, un méthaniseurs… neuf d’entre nous sont en semis direct sous couvert », introduit Jean-François Ferrand, pour présenter le groupe. Ce collectif a démarré en 1998, s’intéressant aux TCS (techniques culturales simplifiée), à l’agronomie, rencontrant Claude Bourguignon, expérimentant la pulvérisation à bas volume et la réduction des doses… « dans les années 2005 nous avons rencontré François Thomas et migré des TCS vers le semis direct, et commencé à expérimenter les couverts en interculture : de réglementaires, ils sont devenus pour nous élémentaires, à mesure que nous nous les sommes appropriés comme des outils agronomiques. »

En perpétuelle amélioration
Ont suivies encore d’autres formations, d’autres interlocuteurs de renom, tels Eric Pertiot, Steve Townsend… autant de rencontres enrichissantes et sources d’inspiration. « On a toujours à s’améliorer, on est encore en phase d’apprentissage, de recherche, de collecte d’information, d’essais dans nos exploitations, et c’est ce qui est passionnant dans notre métier ! En guise de synthèse je dirais qu’un sol en bonne santé, c’est des plantes en bonne santé, qui ont besoin de moins de produits phytosanitaires. Par rapport à mes débuts, j’ai trouvé une tranquillité par rapport à la résilience de mes sols vis-à-vis des aléas climatiques. Même quand il tombe un sac d’eau, je dors tranquille. » Et tout ça dans le respect de la santé du consommateur : résultats d’analyse de laboratoire à l’appui sur la récolte de blé « il n’y a pas de trace de glyphosate ni des 400 autres molécules autorisées ».
Eric Blanchot, cultivateur de 350 ha sur la commune d’Autrey-les-Gray a dans son témoignage mis l’accent sur les difficultés rencontrées dans la mise en pratique de l’agriculture de conservation. « On est sur des rotations assez courtes, blé colza orge d’hiver soja. Il y a 22 ans, on avait des rendements conformes aux rapport aux potentiels locaux, mais depuis 13 ans l’émergence de problèmes de graminées adventices nous complique la vie. Peut-être qu’on a moins de passages d’outils à dents, avec le départ en retraite de la génération précédente du Gaec… en tout cas pour les ray-grass et les géraniums les semis précoces amplifient le problème, et on ne sait pas comment le résoudre. Une fois, sur un conseil de François Thomas on a tenté un semis de trèfle en février à la volée dans le colza, et ça a été un succès, mais depuis on n’a jamais réussi aussi bien… »

Couverts à deux étages
Pour Jean-François Ferrand « le but, c’est de retrouver des sols en bonne santé qui fonctionnent au niveau biologique, structural, qui ne se ferment pas à la moindre alerte. La rotation est une partie de la solution, mais l’autre levier ce sont les couverts annuels ou pérennes. C’est comme ça par exemple que je gère le problème de salissement au printemps avant le semis de maïs : un couvert relais avec des espèces non gélives, capables de pousser en automne et au printemps : ce qui pousse c’est ce qu’on a choisi ! La vesce et l’orge par exemple pour enrichir le sol en carbone et en azote. » Il a aussi expérimenté le concept du couvert à deux étages, semé directement derrière la moissonneuse : « Le 1er étage c’est de la féverolle lentille fenugrec (trois plantes gélives chargées d’occuper le terrain et de leurrer les insectes sans oublier de capter un peu d’azote), associé au colza et le second étage, luzerne trèfle lotier pour la phase printanière. Le broyage post récolte stimule ces trois plantes compagnes, dont la luzerne, avant le semis du blé à l’automne. »

AC

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