Salon international de l’agriculture / Le Salon International de l’Agriculture se tiendra du 22 février au 1 mars 2020 à Paris Parc des Expositions Porte de Versailles. L’occasion pour les OPA nationales de communiquer positivement en direction du grand public, et d’interpeller le monde politique au sujet des ZNT, d’Egalim et des accords du CETA.
Depuis un demi-siècle, le Salon International de l’Agriculture rassemble chaque année tous les acteurs du monde agricole. Il est l’évènement agricole de référence, non seulement en France mais aussi à l’étranger. Éleveurs, producteurs, régions, organisations et syndicats professionnels, ministères et organismes publics ou instituts de recherche : chacun contribue à présenter les différentes facettes du secteur agricole et agroalimentaire, de ses métiers, de ses évolutions et de ses perspectives.
Le Président très attendu
Ainsi que l’a rappelé la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, il s’agit d’un moment fort pour la FNSEA et son réseau pour rencontrer le grand public, pour retrouver ses adhérents et pour sensibiliser les responsables politiques aux préoccupations syndicales. Notamment les premiers d’entre-eux, le président de la République, Emmanuel Macron qui inaugurera le salon, le 22 février et son Premier ministre, Édouard Philippe, qui a annoncé sa participation, le 24 février.
Christiane Lambert et Jérôme Despey, le secrétaire général n’ont pas caché qu’ils attendaient beaucoup du message présidentiel. Emmanuel Macron ne manquera pas d’être interpelé sur le différentiel de contraintes subi par les agriculteurs français par rapport à nos fournisseurs des pays tiers, voire de nos voisins européens. « N’importons pas l’alimentation que nous ne voulons pas », a martelé Jérôme Despey, soulignant que la France avait les moyens d’agir grâce à la loi Egalim et de refouler les importations qui ne respectent pas les mêmes normes sanitaires, environnementales ou de bien-être animal, imposées aux agriculteurs français.
Nul doute que le président sera interrogé sur les zones de non traitement (ZNT) cette nouvelle règle qui plombe les agriculteurs depuis le 1er janvier. La FNSEA aurait préféré retenir d’autres solutions plus pragmatiques qui protègent à la fois les cultures et les riverains. Tel n’a pas été le choix du Gouvernement avec des conséquences qui n’avaient pas été imaginées : la mise en place de zones de non-production qui peuvent concerner jusqu’à 10 % de la superficie d’une exploitation avec à la clef des pertes qui ne sont pas prises en compte. « Il nous faut une compensation », a plaidé Jérôme Despey, évoquant la piste des SIE (surface d’intérêt écologique). Pour l’avenir, la FNSEA souhaiterait que le principe de réciprocité soit imposé aux promoteurs et aménageurs pour éviter que l’agriculture recule à chaque création de lotissements ou de constructions d’habitation. « Faire sans argent et sans délai n’est pas acceptable », a résumé Christiane Lambert.
Egalim peine à tenir ses promesses
Christiane Lambert a néanmoins reconnu que quelques progrès avaient été réalisées sur un certain nombre de dossiers. La mise en œuvre de la loi Egalim est laborieuse et encore très insuffisante, mais des contrats ont pu être signés dans le lait en prenant en compte les coûts de production, en viande bovine aussi pour ce qui est du label rouge et dans le veau de boucherie. Au-delà des sujets conjoncturels, Christiane Lambert a insisté sur la nécessaire prise de conscience des responsables politique face « rendez-vous historique » du changement climatique « qui change la donne » à laquelle les agriculteurs peuvent prendre leur part. De la même façon qu’ils se sont mobilisés, il y a 60 ans, pour relever le défi alimentaire de l’époque avec l’appui de responsables politiques éclairés. Emmanuel Macron est également attendu sur ce dossier.
Dépasser les idées reçues
Les Chambres d’agriculture aussi fortement mobilisées pour aller à la rencontre du grand public, des agriculteurs, des personnalités politiques, des partenaires et valoriser ainsi les richesses de notre agriculture, la diversité de nos terroirs et les actions menées favorisant le développement du secteur agricole. Sur le thème « Ensemble, dépassons nos idées reçues sur l’agriculture », elles invitent les visiteurs à découvrir, échanger, partager sur les sujets qui marquent l’actualité du monde agricole et de la société civile (alimentation, biodiversité, installation, climat…) à travers des animations ludiques et participatives : quiz, dégustations, démonstrations, rencontres…