Moissons 2019 / C’est la bonne surprise de cette moisson 2019 : le pic de chaleur de la fin juin n’a pas trop entamé le potentiel de rendement des céréales ni du colza. En revanche les maïs, soja et tournesols commencent à pâtir du manque de précipitations.

Les moissons, débutées fin juin, sont en passe de se terminer, ce qui permet de réaliser un premier bilan. Et celui-ci est plutôt bon. « La moisson s’est déroulée dans de bonnes conditions, reconnaît Olivier Javel, directeur de la collecte à la coopérative Terre comtoise : on commence à y voir un peu plus clair sur les blés, qui ont été moins impactés que ce que nous craignions par l’épisode de canicule de la fin juin, notamment pour la partie nord de notre zone de collecte. On a des rendements qui s’échelonnent entre 60 et 90 quintaux/ha, des moyennes d’exploitations autour de 72 q/ha… c’est moins que dans le sud-Jura (plus précoce) mais ça reste très correct. D’autant que les PS sont bons, le taux de protéines également, et que la qualité sanitaire est aussi au rendez-vous. Les résultats des tests de panification élaborés sont encore à venir… »

Chaleur humide et stress hydrique
Emeric Courbet, conseiller grandes cultures à la Chambre d’agriculture de Haute-Saône, ne s’explique pas non plus la bonne tenue des blés face au coup de chaud survenu en pleine période de remplissage des grains. « Il n’y a pas eu tant de casse que prévu, et c’est difficile de comprendre pourquoi… peut-être que la forte hygrométrie de l’air pendant la canicule a limité les phénomènes d’évapotranspiration et du même coup le stress hydrique. On a des rendements en Haute-Saône qui vont de 50-55 q/ha sur les terres séchantes, à plus de 100 q/ha sur des parcelles à bon potentiel, des PS à 77-79, des taux de protéines entre 11,5 et 12,5 c’est une bonne surprise ! » Du côté des orges de printemps en revanche, la sous-estimation généralisée des potentiels de rendements à conduit les agriculteurs à sous-fertiliser. Résultat, 60 q/ha de moyenne, mais un taux de protéine en berne, à 8,5. Cerise sur le gâteau, la récolte de paille est plutôt généreuse cette année, avec des extrêmes au-delà des 6 T/ha. « Un des agriculteurs du réseau de suivi a récolté cette année 1 200 bottes, contre 700 l’an dernier pour la même surface… »

Les colzas à la peine
Ce sont les colzas qui ont le plus pâti des conditions météorologiques de la campagne, surtout après leur implantation. « Ce qui a fait du mal aux rendements, ce sont les trous dans les parcelles, avec les problèmes de levées en conditions sèches… Ces difficultés ont encore été accentuées par les ravageurs de printemps, charançons et méligèthes, qui ont pu faire perdre jusqu’à 20 q/ha. Mais le colza tire mieux son épingle du jeu en année sèche qu’en année humide et on arrive à des rendements relativement corrects entre 15 et 47 q/ha, en moyenne à 33,5. », poursuit le conseiller. Olivier Javel reconnaît « en ce qui nous concerne, les colzas sont un peu décevants, autour de 30 q/ha, mais finalement compte-tenu des craintes qu’on avait sur les conséquences de l’épisode de gel pendant la floraison et du coup de chaud en fin de cycle, ce n’est pas si mal. » C’est en bio que les colzas ont le plus été pénalisés « il n’y a vraiment pas grand-chose à récolter cette année… alors que pour les orges et les blés c’est une très bonne campagne, la meilleure des dix dernières années » relate Mickaël Grevillot, technicien bio à la chambre d’agriculture de Haute-Saône.
Les inquiétudes pèsent désormais sur l’avenir des cultures de printemps, confrontées à des stress hydriques plus ou moins marqués selon les situations, et la générosité des orages du week-end dernier. « Dans les sojas, une partie des fleurs vont avorter, faute d’eau. Les maïs souffrent un peu partout, alors que la floraison commence. Sur les sols sableux, là où il n’a pas plu depuis plusieurs semaines, c’est dramatique. Tout le monde attend la pluie annoncée du week-end prochain pour que la croissance reparte. », observe Emeric Courbet. « Seules des pluies conséquentes pourront sauver une partie de la récolte du maïs, qui ne sera de toute façon pas fameuse », regrette pour sa part Olivier Javel.

AC

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.