GAB / Les agriculteurs bio de Haute-Saône ont organisé leur assemblée générale à Lavigney le 12 mars. Dans cette zone dense en exploitations bio, le groupement a mis en lumière les filières locales bio, notamment l’orge brassicole et la filière boulangère.

Le rendez-vous annuel des agriculteurs bio s’est tenu cette année à Lavigney, commune autour de laquelle se concentrent un grand ombre d’exploitations bio et de systèmes de vente en circuits courts. Le GAB s’organise toujours autour des quatre typologies (céréales, viande, lait maraîchage) et les 80 adhérents ont accueilli deux nouveaux administrateurs : Hélène Chevalier, en maraîchage bio depuis 8 ans à Lavigney, et Etienne Schwendenmann, en cours de conversion en lait à gruyère bio à Villers-le-Sec.

Les sujets techniques pour promouvoir l’échange
Comme Vincent Eyer, le président du GAB, l’avait annoncé lors de sa prise de fonction, la technique est restée un pilier des activités du GAB l’an passé. Beaucoup de rencontres ont par exemple été organisées par le GIEE « réussir sa conversion bio », avec notamment des échanges nourris sur les coûts de production. « Les formations que nous organisons sont aussi un prétexte pour créer de l’échange entre les producteurs, souligne Vincent Eyer. Et les coûts de production sont un bon moyen, car quand on parle compta, on peut embrayer sur tous les sujets ! »
Plus précisément, un des fils conducteurs abordés cette année lors de formations, de visites et de « rallye-poil » dans les exploitations, a été l’élevage des génisses : âge au vêlage, ration, rentabilité, utilisation de mères nourrices… Tout est bon pour échanger, et aussi évaluer les méthodes proposées. « Lors d’un “rallye-poil”, explique l’animateur du GAB Mickaël Grevillot, on passe dans les exploitations, on regarde l’aspect des animaux, puis on discute sur la façon de distribuer la ration. Ensuite on repasse chez les mêmes un mois plus tard, et on constate les améliorations. »

La filière pain : la demande et l’offre
Deux interventions lors de l’AG ont permis de faire la lumière sur deux filières bio et locale déjà solidement ancrées : l’orge de brasserie et le pain. Hubert Girardot, céréalier à Auvet a ainsi rappelé les étapes qui ont conduit à la production de près de 200 t d’orge brassicole, maltée en Belgique et revenue pour fournir les nombreux brasseurs locaux. Cette filière a été un outil pour favoriser le passage de beaucoup d’entre eux en bio : certains ayant à l’origine une ambition surtout locale sont passés en bio grâce à la disponibilité de la matière première. La plus-value pour les producteurs est importante (plus que pour une orge brassicole bio livrée en filière longue) même si elle reste encore plus faible que pour un blé panifiable bio. « Mais le schéma est intéressant, car on est tous autour d’une table et on discute ouvertement du prix par exemple. »
Même passion chez les « paysans boulangers » du Gaec de la Modestine : Toussaint Lamy et Julien Bailly sont venus présenter leur schéma de « valorisation des céréales bio panifiables localement ». A la reprise de la ferme parentale en 2013, Toussaint Lamy a monté un atelier de diversification, avec achat d’une meule de pierre, investissement dans un atelier de tri des céréales et de stockage. Résultat : 15 t de farine produites par an, 12 t de pain commercialisées, et un objectif de 15 à 16 t en 2019. Les variétés de blé, d’épeautre, d’engrain et de seigle sont cultivées en mélange pour limiter la variabilité dans les rendements principalement. La commercialisation se fait sur les marchés, en Amap, sur des tournées de vente et une fois par semaine en direct au fournil, plus en distribution spécialisée. « Une filière en plein développement sans effort particulier », souligne Julien Bailly.

LD

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