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Territoires / Mercredi 20 décembre à Port avait lieu la 3ème édition de la « haie pourquoi pas ». une matinée de travail autour des haies pour aider à mieux comprendre les intérêts de la haie et surtout la réglementation « archaïque » qui l’entoure. 

Agrifaune… contraction des mots agriculture et faune sauvage. Avant de démarrer une matinée dense de travail, Paul Langlois, directeur de la fédération a rappelé les objectifs du programme Agrifaune dont la FDSEA et la Chambre d’Agriculture sont partenaires. Les objectifs partagés d’agrifaune sont de favoriser la prise en compte de la faune sauvage au sein d’une agriculture productive et économiquement performante, de réaliser des opérations de démonstration, de promouvoir les références acquises grâce au réseau qui permettent de concilier agronomie, économie, environnement et faune sauvage et de contribuer au développement durable des territoires ruraux.

C’est quoi une haie ?
Il est de bon ton de planter de décor et de se mettre d’accord sur la définition exacte d’une haie. Une haie est une structure végétale linéaire associant arbres, arbustes et arbrisseaux (fruticée), sous-arbrisseaux et autres plantes indigènes qui poussent librement, ou sont entretenues pour former une clôture entourant une unité foncière, ou pour constituer un abri à une faune locale et une flore spécifique formant un biotope particulier. Les intérêts d’une haie sont multiples. Elle permet de mettre le bétail à l’abri du soleil ou de la pluie, de diminuer le vent sur 15 à 20 fois la hauteur de la haie, de limiter l’érosion du sol, de faciliter l’infiltration de l’eau dans le sol, de capter l’azote présent dans le sol et de garantir une source de nourriture pour le bétail. Plus généralement, la haie et le bocage, et notamment les réseaux de haies vives constituées d’espèces autochtones adaptées aux stations présentent de nombreux intérêts pour les cultures et plus généralement sur l’environnement. Les agriculteurs appréciaient autrefois leurs capacité à délimiter les parcelles, en fournissant du bois d’œuvre et de chauffage et des perches, tout en protégeant les cultures du vent (fonction brise-vent) et de l’érosion, en abritant le bétail et en servant de refuge à de nombreuses espèces utiles comme auxiliaires de l’agriculture.

Des vérifications avant de la planter
Avant de planter une haie sur un terrain, il faut s’astreindre à quelques vérifications. Tout d’abord, il faut l’accord du propriétaire et vérifiez auprès des mairies, de l’urbanisme de la Chambre d’Agriculture s’il existe des règles particulières. Le choix des essences est également à ne pas négliger. Pour connaître les plantes adaptées à la zone d’implantation, regardez autour de vous les haies existantes et la lisière des forêts. Il faut bien planter en fonction du sol et des particularités des conditions climatiques locales. Et surtout bien réfléchir à la composition des plants de sa haie afin d’en définir sa fonction principale : protection et brise du vent, ombrage des animaux, production de bois, production de fruits ou biodiversité. La plantation est à prévoir de la mi-novembre à la mi-mars en évitant les forts-vents et les périodes de gel car les plants risquent de se dessécher par un manque d’eau. Pour le choix des plants, des racines nues qui sont moins onéreuses mais plus sensibles avant d’être en terre ou alors godets/mottes qui sont plus chers mais moins fragiles. Lorsque vous plantez une haie, n’oubliez pas de la protéger en installant une gaine de protection à agrafer sur un tuteur pour les plants d’arbres de haut-jet très appréciés du gibier.

Entretien d’une haie
Il faut tâcher à bien surveiller l’évolution de la plantation de la haie. Le paillage permet de limiter l’envahissement par les herbes, mais il ne suffit pas à lui seul. Dans les mois qui suivent la plantation, contrôlez l’envahissement autour des plants ainsi qu’aux abords de la haie. Tous traitements à base de produits phytosanitaires étant interdits. L’hiver suivant, veillez à remplacer les plants n’ayant pas repris ; si le taux d’échec est supérieur à 5% leur absence risque d’affecter l’aspect général de la haie et sa rendre nulle sa fonctionnalité. Qu’en est-il de la taille de maintien de la haie ? Plus tard, si la haie doit être contenue par une taille de maintien, il faudra veiller à repartir régulièrement des travaux d’entretien, plutôt que d’intervenir de façon ponctuelle et massive. Pour une haie située en bordure de voirie, l’entretien se fera annuellement ou bisannuellement. Pour une haie en plein champ, l’entretien pourra être réalisé tous les 1 à 3 ans. Un espacement de 2-3 ans étant favorable à un meilleur développement des inflorescences et des fruits.

Aspect économique
Budget de plantation de la haie de Port-sur-Saône : L’achat de plants a représenté un coût de 360€ dont 10% d’arbres de haut-jet. Le coût du paillage se chiffre à 165€ et le matériel de protection à 40€. On estime à environ 3€ le mètre linéaire d’une haie sur 3 rangs (5 mètres de largeur). De nombreuses communes ont bénéficié de ce programme depuis quelques années.

Une haie au sens de la Pac
Cinq outils sont mis en œuvre par la Pac pour gérer les haies : 1. La localisation des haies sur télépac. 2. L’admissibilité de la haie primable ou non-primable. 3. La haie comme surface d’intérêt écologique. 4. Le maintien et l’entretien de la haie comme condition d’accès aux aides communautaires. 5. Le contrat volontaire pluriannuel d’entretien de la haie (Maec). Définition de la haie au sens de la Pac : Une haie est une unité linéaire de végétation ligneuse, implantée à plat, sur talus ou sur creux, avec présence d’arbustes, et, le cas échéant, présence d’arbres et/ou d’autres ligneux (ronces, genêts, ajoncs…), pas de règle sur la hauteur de la haie (ni minimale, ni maximale), la largeur de la haie est déterminée par la présence d’éléments ligneux au sol (y compris ronces, genêts, ajoncs…). La haie « s’arrête » à la première rangée de la culture ou à la limite d’entretien de la parcelle (cas des prairies). Attention ne sont pas considérés comme une haie les alignements d’arbres, les bosquets, qui sont constitués d’un ensemble non linéaire d’arbres ou d’arbustes, une haie ne peut pas présenter de discontinuité de plus de 5 mètres (sinon, 2 haies). A retenir, un alignement de ligneux (clôture habillée, ronces….) peut ne pas être une haie au sens Pac mais peut être un habitat d’espèces protégées au sens du Code de l’Environnement. N’intervenir qu’après prise en compte des autres réglementations. Attention également, au sens Pac et BCAE 7, la coupe à blanc sans arrachage des souches n’est pas considérée comme une destruction. Mais peut être considérée comme une destruction d’habitat d’espèce protégée au sens du Code de l’Environnement. N’intervenir qu’après prise en compte des autres réglementations.

La haie hors du champ de la Pac
De multiples réglementations se touchent sur l’entretien de la haie.
La haie et le code rural : Le preneur ne peut faire disparaître les haies séparant les parcelles que lorsque ces opérations ont pour conséquence d’améliorer les conditions de l’exploitation.
La haie et le code de l’urbanisme : Dans les documents d’urbanisme la protection des éléments naturels, notamment pour assurer les continuités écologiques.
La haie et le code de l’environnement : Le préfet peut interdire par arrêté préfectoral les actions pouvant porter atteinte à l’équilibre biologique des milieux : écobuage, brûlage des chaumes, broyage des végétaux, destruction des haies. Attention aux espèces protégées et à leur habitat : Au niveau des sites protégés, il faut consulter au titre Natura 2000 les directives « oiseaux » de 1979 et « habitats » de 1992. On parle là de la conservation des habitats naturels et faune et flore sauvage. Attention également aux arrêtes de protection biotopes : Le défrichement est une opération volontaire ayant pour effet de détruire l’état boisé d’un terrain et de mettre fin à sa destination forestière. Pour les privés lorsque la surface à défricher est supérieure à 4 ha sauf si le bois à défricher est attenant à un autre et que la somme des deux bois atteint les 4 ha. Pour les collectivités, l’autorisation est à demander quelle que soit la surface. Sur les forêts de l’Etat ou travaux engagés par l’Etat, l’autorisation n’est pas nécessaire.

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