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Formation  / L’Afpasa a fait venir Hubert Charpentier les 8 et 9 novembre en Haute-Saône. Les stagiaires ont pu profiter de sa longue expérience en semis direct sous couvert végétal, tant sous les tropiques que dans son exploitation dans l’Indre.

La formation doit être permanente, car on découvre encore, en agronomie, des méthodes pour adapter ses pratiques culturales aux contraintes pédologiques et réglementaires. Le semis direct en est un bel exemple : Voilà à peine 25 ans que les pionniers dans le domaine ont commencé à tester in situ leurs intuitions : le moins les premiers centimètres du sol sont dérangés, le mieux le sol se porte.

Ce qui germe en surface et pousse en été
C’est ainsi que l’Afpasa 70 (Association pour la Formation et le Perfectionnement des Agriculteurs et Salariés de l’Agriculture) a fait venir les 8 et 9 novembre Hubert Charpentier, spécialiste des techniques de semis direct. L’agriculteur et ancien ingénieur Cirad est intervenu devant une quinzaine d’exploitants du département, pour la plupart membres du groupe de réflexion accompagné par Emeric Courbet, de la chambre d’agriculture.
En matière de semis direct, Hubert Charpentier n’en est pas à son coup d’essai. Installé à Brives dans l’Indre, il a commencé à expérimenter les couverts et intercultures à l’époque où il travaillait pour le Cirad : « On a ramené en France des plantes qui marchaient bien comme couverts à Madagascar, en altitude, où le climat ressemble un peu au nôtre », explique-t-il. Si les plantes tropicales n’ont pas fonctionné, les espèces originaires de nos contrées qui avaient été implantées sous les tropiques ont fait facilement le trajet retour : avoine, sarrasin, sorgho fourrager, amarantes, chénopodes, échinochloa… « Tout ce qui veut bien germer en surface et qui pousse en été présente un intérêt », continue le spécialiste. Dans les années 90, il teste toutes ces plantes sur les jachères, et convertit toute son exploitation (170 ha) en semis direct en 2000.

Agriculture « opportuniste »
Hubert Charpentier n’est pas venu les mains vides. Sa présentation est ponctuée de vidéos ou de photos illustrant les réussites, et parfois les échecs rencontrés. Son mot d’ordre : les agriculteurs doivent apprendre à être « opportunistes » : « Tu mets en place quelque chose, du moment que ça ne coûte pas cher. Si ça ne marche pas, tant pis, ça n’a rien coûté. Si ça fonctionne, c’est que du bénéfice ! »
Semis de sarrasin ou de soja dans l’orge d’hiver, semoir centrifuge monté sur la barre de coupe de la moissonneuse pour implanter le colza, semis sous luzerne vivante… Les idées ne manquent pas. L’important étant de faire prendre le plus d’avance possible aux cultures d’été, pour qu’elles optimisent la photosynthèse. Pourquoi pas carrément semer un blé d’hiver (strict) en août voire en juillet derrière la moissonneuse ? Nous reviendrons dans notre prochain numéro sur certaines techniques évoquées par M. Charpentier lors de son intervention.
LD

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