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Conférence départementale agricole / S’il a perdu la « compétence générale » avec les récentes évolutions législatives, le département ne va pas pour autant abandonner son soutien à l’agriculture. C’est le message qui est passé lors de la conférence agricole départementale qui s’est tenue le 22 novembre à Vesoul.

Deux ans après le vote de la loi NOTRe, qui transfère aux régions un certain nombre de compétences, la situation du soutien à l’agriculture n’est pas encore tout à fait éclaircie. En ouverture de la conférence départementale agricole, rencontre annuelle entre les élus du département et ceux de la chambre d’agriculture, Yves Krattinger le président s’est voulu rassurant : « Si la région devait faillir à ses engagements, je saurais mettre la marche arrière, reprendre tout le monde dans le wagon et reprendre la marche avant ». Une mise au point en introduction pour répondre au « tropisme dijonnais » de la nouvelle grande région et au risque « d’uniformisation des soutiens entre les départements », dans un territoire pourtant varié.

Un soutien nécessaire
Le conseil départemental a dressé le bilan des soutiens apportés au secteur agricole au cours des 3 années passées : soutiens aux investissements, gestion des effluents, aides à la diversification et notamment à l’agriculture biologique… Pour l’année 2017 par exemple, le montant voté était de 116 k€. « Beaucoup d’actions pourront être poursuivies », a souligné Yves Krattinger, même dans le contexte de la loi NOTRe. La région devrait donc prolonger les actions initiées par le département : c’est en tout cas à espérer, puisque sur les 3 années du plan de développement régional, le département contribuait par exemple pour 306 k€ dans le volet « bâtiment » (60 k€ pour la région), 70 k€ pour le volet « effluents d’élevage » (59 k€ pour la région), 25 k€ pour la réduction des intrants (18k€ pour la région). Malgré une année 2017 meilleure que les précédents, l’agriculture a en effet toujours besoin du soutien attentif de la collectivité. Dans tous les secteurs, les plaies des deux années précédentes ne sont toujours pas cicatrisées. En lait par exemple, comme le rappelle Michel Daguenet, « non seulement on n’arrive pas à revenir sur les résultats des années précédentes, mais on en est encore à serrer les crans de la ceinture. » D’autant que les années dernières, les gens pour vivre « ont tapé dans le capital ». Une situation générale, qui n’est pas réservée aux quelques cas d’imprudences liés aux achats inconsidérés de matériel. En céréales aussi, le président d’Interval Didier Vagnaux a souligné la fragilité de la situation : « Au niveau de la dette des adhérents, on a évité le massacre grâce à l’année blanche, mais ce n’est qu’un décalage de la dette », a-t-il rappelé. Thierry Chalmin a illustré la situation en comparant les prix du blé en 1991 (230 €) et aujourd’hui (133 €) : « Même en ajoutant les soutiens, il en manque toujours », note-t-il.

Craintes pour l’ICHN
Le partenariat entre le département et les agriculteurs ne doit donc pas s’essouffler. Ne serait-ce que pour des combats menés ensemble, comme le maintien de l’ICHN : « La faible augmentation du revenu des éleveurs laitiers est surtout due à l’ICHN », rappelle Mickaël Muhlematter, inquiet pour le maintien de cette prime. « Nous avons fait ensemble un gros travail pour l’ICHN, a répondu Yves Krattinger, et s’il est remis en cause on aura perdu 2 ans », déplore-t-il en regrettant que les gens « n’honorent pas la parole de ceux qui signent avant eux ». Un défaut de parole que constate aussi Emmanuel Aebischer, notamment dans la seconde vague de discussions sur la cartographie des cours d’eau : « Quand on a décidé quelque chose avec tous les acteurs, normalement on ne revient pas dessus, sauf sur ce qui pose litige. Or en pratique on revient sans cesse sur tout. » Des dérives unanimement condamnées, notamment par Yves Krattinger qui en a profité pour rappeler les services de l’État à ses devoirs (voir ci-contre). Dans les projets à venir, restera le développement du programme d’approvisionnement des cantines, qui a déjà permis un chiffre d’affaires cumulé de 400 k€ en 3 ans. Sa pérennisation passera par la « massification » des commandes pour « donner confiance à ceux qui produisent », a souligné Yves Krattinger. Le conseil départemental va également travailler avec la chambre d’agriculture à la rédaction d’une « charte départementale de l’aménagement foncier ». Une manière de gérer intelligemment des dossiers aussi variés qu’un contournement routier ou un remembrement.

LD

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