Aboncourt / La fromagerie Pâturages Comtois d’Aboncourt a démarré les travaux pour la modernisation de sa chaîne « pâtes molles ». Un nouvel outil complètement automatisé devrait être opérationnel dans le courant du mois d’octobre.
Les travaux ont commencé à la fromagerie d’Aboncourt. Comme annoncé lors de la réunion technique de la coopérative en février, la chaîne « pâte molle » a amorcé sa métamorphose, après 25 ans de bons et loyaux services, « 16h par jour et 5 jours par semaine ». Plus qu’une modernisation, c’est d’ailleurs presque un déménagement que va subir l’atelier, puisque la nouvelle ligne sera installée dans une partie de l’usine en cours de construction, accolée à l’actuelle chaîne. Il a en effet fallu pousser les murs pour faire de la place aux machines neuves : la ligne modernisée mesurera 12 m par 20 m, contre 12 m par 6 m pour l’ancienne.
Automatisation totale
Montant de l’investissement pour la coopérative : « Environ 3 millions d’euros », selon le directeur du site Norbert Mougey. La nouveauté de l’installation : son automatisation totale. « Il n’y aura plus qu’un opérateur sur la ligne », dont le travail sera plus celui de superviseur que d’opérateur direct. « C’est plus de temps à se consacrer à la qualité, au travail de fromager », continue le directeur.
Les gains attendus seront à chercher dans plusieurs domaines. D’abord en termes de régularité : Aujourd’hui le travail du répartiteur est fait manuellement, par un opérateur. « On va pas mal gagner sur les écarts-type », explique le président de la coopérative Guy Mercier. Des écarts-type trop importants (trop de fromages en-dessous ou au-dessus du poids nominal) pénalisent en effet l’entreprise, soit à cause du trop-vendu, évidemment, soit à cause de l’excès de fromages en sous-poids qui risquent de créer des conflits commerciaux ou réglementaires. Un classique des problèmes de statistiques en école de fromagerie.
Un potentiel de production en hausse
Les autres gains attendus sont plutôt d’ordre technique et commercial. Technique avec l’évolution évidente des technologies et des automatismes dans les 3 dernières décennies ; et commercial avec l’image de l’entreprise « que les clients viennent visiter avant de signer les contrats ». « La mariée est bien habillée », illustre le directeur.
Le potentiel de production va également s’accroître. A ce jour, environ 3 500 t de pâtes molles sont produites annuellement par la fromagerie, destinées à 80 % à l’export. Si le besoin s’en faisait sentir, l’usine sera désormais en mesure « d’augmenter sa production de près de 1000 t environ », estime Guy Mercier. Dernier avantage côté innovation : les progrès de l’informatique permettent avec la ligne modernisée de programmer plus facilement de nouvelles recettes. C’est donc de souplesse dont vont bénéficier les opérateurs. Quant à ces derniers, leur tâche pourrait évoluer : le site emploie déjà 5 automaticiens, contre 2 il y a quelques années.
La congélation du metton
L’investissement, ce n’est pas ce qui fait vivre l’entreprise ; mais s’il n’y en a pas, c’est plutôt mauvais signe, explique en substance Norbert Mougey. « Si on ne se réinvente pas, on est mort », résume plus laconiquement Guy Mercier. La modernisation du site est donc un passage obligé, déjà amorcé avec l’automatisation du poste d’emballage : étiquetage, enregistrement des codes-barre, préparation des colis peuvent être effectués par des robots, dont un bras robotisé également capable de plier les cartons et de palettiser. Autre investissement en cours de réalisation : la construction du congélateur pour le metton, comme annoncé dans nos colonnes lors du rachat de Fleuron des Gourmets en février dernier. Aboncourt est en effet désormais le fournisseur principal de Fleuron des Gourmets ; l’extension permettra un approvisionnement continu des installations de Clerval grâce à la congélation. Elle abritera également une zone de stockage des cartons et emballages, pour une surface totale de 600 m².
LD & AR