Blé tendre / Les conditions météorologiques prévues vont favoriser pucerons et cécidomyes. L’observation est de mise pour surveiller les populations et traiter si nécessaire, jusqu’au stade grain pâteux, compte tenu du risque de perte de rendement.
Au-delà de la floraison, les fongicides perdent de leur efficacité. Avec des prédictions météo chaudes et relativement sèches, le risque fusariose des épis se réduit alors que celui d’observer la présence de pucerons et cécidomyies grandit. Sur les 24 parcelles ayant fait l’objet de cette observation, les premiers pucerons sont repérés dans 16 des situations.
Pas encore d’auxiliaires
Les pucerons des épis peuvent engendrer des pertes de rendement du blé si les conditions sont favorables à leur pullulation. Plusieurs espèces de pucerons peuvent se retrouver sur les feuilles de blé en cours de montaison, mais seul le puceron des épis, Sitobion avenae, monte sur les épis (lire encadré). L’observation est donc de mise pour surveiller les populations et traiter si nécessaire. Des conditions climatiques, agronomiques et biologiques interviennent dans l’apparition de pullulations. Les inter-relations entre ces conditions sont complexes et exigeantes au regard des pullulations qui restent rares (la dernière pullulation généralisée sur le territoire remonte au printemps 2004). A défaut de pouvoir prédire le risque de pullulation avec certitude, l’observation des parcelles reste la meilleure solution. Les pucerons étant insérés à la base des épillets, l’épi peut être « manipulé » en début de colonisation sans crainte de faire tomber les quelques pucerons qui restent bien accrochés à l’épi.
Traiter si un épi sur deux est colonisé
Le seuil de traitement, au-delà duquel un développement rapide des pucerons peut engendrer des dégâts, a été défini simplement en comptant le nombre d’épis portant des pucerons. Un traitement insecticide est conseillé lorsqu’un épi sur deux est colonisé par au moins un puceron entre l’épiaison et le stade « grain pâteux ». La plupart du temps, ce seuil n’est pas atteint et la population de pucerons présente sur les plantes ne se développe pas (régulation naturelle). A ce seuil, un traitement est efficace avec la plupart des produits pyréthrinoïdes. Au-delà du seuil, il est préférable d’utiliser un produit à plus grande action de choc (Pirimor G, Proteus, Teppeki). Plus d’une vingtaine de spécialités insecticides sont autorisées pour lutter contre le puceron des épis (voir tableau sur le site web d’Arvalis-Institut du végétal). Avant de choisir un insecticide, il faut également vérifier le Délai Avant Récolte (DAR) minimal, en jours, entre l’application du produit et la récolte, pour s’assurer que ce délai pourra être respecté.
Jusqu’à 30 quintaux de dégâts
Sitobion avenae occasionne des dégâts par ses piqûres : il prélève la sève élaborée des plantes pour détourner à son profit une partie des éléments nutritifs. Les pucerons utilisent les acides aminés de la sève pour leur croissance, mais pas les sucres, constituant l’essentiel de la sève, d’où le rejet sous forme de gouttelettes de miellat, dont les abeilles sont friandes. Le poids des grains est le plus affecté, mais des pullulations précoces peuvent aussi provoquer l’avortement de grains. La chute de rendement peut alors atteindre 30 q/ha. De l’épiaison jusqu’à la fin de la floraison, les blés sont également sensibles aux attaques de cécidomyies. C’est durant cette période que les femelles pondent rapidement leurs œufs dans les glumes des épis. Les dégâts sont par la suite provoqués par les larves qui consomment les grains de blé en formation. On peut considérer, qu’en moyenne, une larve par épi occasionne 1 ql/ha de perte de rendement. A partir de l’épiaison, il convient donc de suivre le vol des cécidomyies à l’aide de cuvettes jaunes dans les parcelles de blé. Si 10 cécidomyies orange sont capturées en moyenne par cuvette et sur 24h, le seuil de risque est dépassé. Observer le soir s’il y a des cécidomyies en position de pontes (conditions : temps orageux, température supérieure à 15 °C en soirée et vent inférieur à 7 km/h).
D’après les données Arvalis-Institut du végétal