Bessot

Elections législatives / Au Gaec de Rosière sur l’exploitation agricole de messieurs Julien Deschanel et Olivier Billet, 3 des 4 candidats au second tour des législatives des deux circonscriptions avaient répondu présent à l’invitation de la FDSEA, FDPL, des JA et de la Chambre d’Agriculture. 

C’était un rendez-vous obligé pour les responsables professionnels, il fallait se saisir de l’occasion et de cette opportunité de rencontrer les futurs élus locaux. Pour les candidats, c’était aussi un passage obligé… comment refuser une telle invitation des agriculteurs alors que le thème dominant de cette campagne aux législatives sur le département aura été la « ruralité ». Étaient donc présents 3 candidats sur 4 : sur la première circonscription (Vesoul-Gray), Barbara Bessot Ballot, candidate En Marche ; sur la deuxième circonscription (Luxeuil-Lure), Christophe Lejeune, candidat En Marche et Maurice Monnier candidat Front National. La candidate FN sur la première circonscription de Haute-Saône, Léonie Cugnot n’a pas donné de nouvelle. La soirée a débuté par la prise de parole de Julien Deschanel qui a permis de planter le décor. Prix du lait, perspectives économiques et pression environnementale… voilà les sujets qu’a abordés le jeune agriculteur. Il a évoqué notamment son audition pendant plus de 2h30 pour de simples vernes malades coupés le long d’un fossé…

La surtransposition des normes
Emmanuel Aebischer, président de la FDSEA a déploré la crise économique dans laquelle se retrouve l’agriculteur aujourd’hui. « Nous sommes même au-delà car en plus nous devons surmonter une crise morale, et ça ce n’est pas bon du tout ! » précise-t-il. Avant d’ajouter : « Nous sommes blindés de normes européennes mais pas seulement… nous souffrons aussi de la surtransposition des normes françaises. » Thierry Chalmin a quant à lui prévenu les candidats d’un certain parisianisme ambiant… et demandé aux candidats ne pas s’en accommoder ! « On nous accuse de tous les maux ! ». Il revient aussi sur l’Agriculture Biologique : c’est ne pas la seule solution. « Il y a plusieurs marchés, rappelle-t-il, plusieurs filières et également plusieurs profils de consommateurs avec des budgets différents ». Gérald Pichot, président des JA a rappelé plusieurs principes : la formation des jeunes en agriculture, la fiscalité sur l’installation, la transmission des exploitations, une PAC forte… Jean-Marie Rondey pour les anciens exploitants a mis en avant deux chiffres. « Aujourd’hui un retraité agricole perçoit 716€ par mois de retraite alors que la moyenne nationale est de 1320 € » dénonce-t-il. Il demande que les retraites agricoles soient rehaussées à une équivalence de 85% du SMIC. Il souhaite également le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veuves.

Les interventions des candidats…
Côté candidats, Barbara Bessot Ballot a tout d’abord salué l’élection d’une femme, Christiane Lambert, à la tête de la FNSEA. Elle a mis en avant sa connaissance des lois dans les GMS, étant elle-même directrice dans le commerce. Elle est revenue sur la hausse de la CSG qui ne devrait pas toucher les petites retraites. Elle a affirmé que les agriculteurs « doivent vivre de leur production ». Maurice Monnier a déploré que la ruralité soit la grande oubliée des politiques publiques. Il a rappelé qu’il était défavorable à l’Union Européenne mais pas contre une Europe des Nations. Il dénonce un Emmanuel Macron élu président de la République par les villes, tout en précisant que « ce ne sera pas avec les candidats d’En Marche que les choses changeront en Haute-Saône ». Il a également évoqué l’embargo russe estimant nécessaire sa levée. Christophe Lejeune enfin a estimé que les agriculteurs « doivent vivre de leur travail ». Il souhaite être s’il est élu député l’interlocuteur du terrain, et être « aux côtés des agriculteurs pour travailler les dossiers ». « Il faut le faire ensemble » s’exclame-t-il. Il a relevé les propos des agriculteurs sur la pression des environnementalistes et déclaré son opposition aux « intégristes environnementaux ».

… et leur engagement écrit
Un manifeste sur l’Agriculture comportant 13 mesures a été remis aux candidats. Un opuscule où les agriculteurs demandent une politique déterminée pour « engager les ruptures nécessaires ». Les professionnels agricoles y soulignent l’intérêt d’une agriculture française qui tire sa richesse et son originalité de son modèle basé sur l’exploitation familiale. Thierry Chalmin a également évoqué la problématique du loup aux candidat, qui se sont vus remettre par mail mardi matin une lettre qu’ils devaient retourner signée. Dans cette lettre, deux questions étaient posées : « Êtes-vous favorable à la pérennisation de l’élevage à l’herbe donc contre un ensauvagement des territoires ? Dans le cadre de votre mandat de député, vous engagez-vous à agir pour faire évoluer les textes afin qu’aucun troupeau ne subisse d’attaques de quelque prédateur que ce soit ? » A l’heure où nous mettons sous presse notre journal, seuls les deux candidats à la députation de la deuxième circonscription (messieurs Lejeune et Monnier) ont retourné le document signé et répondu « oui » aux deux questions. Maurice Monnier a également fait parvenir aux représentants des agriculteurs une réponse détaillée de son projet pour l’agriculture.

AL

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