Céréales à paille / Dans une note co-rédigée par des représentants de l’INRA, de l’Anses et d’Arvalis-Institut du végétal, des phytopathologistes dressent l’état des lieux, mode d’action par mode d’action, des résistances aux fongicides utilisés pour lutter contre les maladies des céréales à paille. Ils formulent des recommandations pour limiter les risques de résistance et maintenir une efficacité satisfaisante.
Les recommandations des spécialistes se basent d’une part sur la connaissance du statut des résistances dans les populations (fréquences des résistances, régions concernées, pertes d’efficacité éventuelles observées dans les essais), et d’autre part sur la connaissance des mécanismes de résistance et les caractéristiques des souches résistantes (niveau de résistance, spectre de résistance croisée notamment).
Helminthosporiose de l’orge : la situation évolue encore
A l’issue de la campagne 2016, la proportion de souches d’helminthosporiose de l’orge résistantes aux SDHI est toujours en progression. Elles représentent désormais l’essentiel des populations françaises et européennes.
Sur cette maladie, il est toujours recommandé d’associer les SDHI avec des fongicides efficaces présentant d’autres modes d’action (en particulier prothioconazole ou cyprodinil), tout en limitant à une seule application par saison le recours aux SDHI. Les efficacités au champ seront encore au rendez-vous si les recommandations d’alternance, d’association et de programme sont respectées.
Septoriose : inquiétude pour les triazoles
Du côté de la septoriose, la fréquence des souches les plus résistantes aux IDM (inhibiteurs de la déméthylation) a pratiquement doublé en 2016. Elles représentent désormais plus de 40 % de la population. Parmi les triazoles, l’époxiconazole, le prothioconazole et le metconazole demeurent les plus efficaces mais leurs performances sont insuffisantes même s’ils sont associés à d’autres triazoles. Leur activité sur septoriose doit donc être complétée avec de préférence un fongicide multisite (chlorothalonil, folpel, mancozèbe) ou un SDHI, voire du prochloraze dans les régions au sud de la Loire où ce dernier est le mieux valorisé.
Par ailleurs, l’introduction d’un multisite dans les programmes de traitement est recommandée dès la première application visant la septoriose.
Quant aux phénotypes résistants aux SDHI, ils ont été détectés ponctuellement et à faible fréquence en France pour la deuxième année consécutive. Dans ce contexte, il n’y a pas lieu de craindre pour l’efficacité de cette famille chimique en pratique pour 2017. Mais la situation de nos voisins incite à maintenir une pression de sélection aussi faible que possible sur ce mode d’action.
Claude Maumene, Jean-Yves Maufras, Gilles Couleaud
(Arvalis – Institut du végétal)
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