National charolais à Cournon / Trois élevages haut-saônois de charolaises participaient cette année au National Charolais organisé dans le cadre du Sommet de l’élevage à Cournon. Morceaux choisis !
Avec un Concours national adultes étalé sur trois jours durant le Sommet de l’Elevage, et plus de 400 reproducteurs en lice, la Race Charolaise était à l’honneur cette année à Cournon d’Auvergne. Trois élevages haut-saônois étaient de la partie. Pour Alexandre et Virginie Thibault, du Gaec Thibault Roche, à Champlitte, dont c’était la première participation « un National, c’est l’occasion pour nous, jeunes éleveurs, en dehors du berceau de race, de voir où nous en sommes par rapport aux autres, de se confronter aux meilleurs, de prendre nos points de repère pour faire évoluer notre troupeau, mais aussi de voir comment les autres préparent leurs animaux, d’apprendre à gérer le stress sur le ring… c’est aussi toute une ambiance pendant trois jours, avec beaucoup de travail, mais ça fait du bien de sortir un peu du quotidien de la ferme ! » Julien Demongeot, de Blondefontaine, renchérit « ça me rappelle mes premiers concours ! Quand on démarre dans le métier, les concours sont un très bon moyen pour se mettre très vite dans le bain, se comparer aux autres élevages… et au National, malgré le contexte économique difficile de cette année, il y a toujours un très bon niveau. »
Sortir du quotidien
Aurélien Michel, du Gaec Michel à Mersuay, savoure de son côté un 2ème prix en section 6A, avec Légende, une fille de Bobino. « Je suis très satisfait de ce résultat, qui me conforte dans mes choix de sélection. C’est une jeune vache qui a déjà remporté le prix d’honneur au concours interdépartemental de Montigny le Roi, à la fin du mois de septembre, se réjouit l’éleveur. J’ai aussi obtenu un 3ème prix de section avec Lanterne. Être présent au National, et classé, c’est aussi important pour l’image de notre élevage, et ça peut permettre de mieux vendre des reproducteurs. » Collectivement aussi, le Sommet de l’élevage offre une belle vitrine à la race charolaise, avec des retombées directes dans les élevages. « Il y avait cette année plus de 80 délégations étrangères présentes, et le Herd-Book Charolais a profité de l’occasion pour organiser des visites d’élevage dans le secteur : d’éventuels acheteurs venus du monde entier ont pu ainsi apprécier les qualités de la race charolaise directement dans les fermes. », explique Julien Demongeot, membre du bureau du Herd-Book Charolais, en charge de la commission communication.
Exporter la génétique
Preuve en est, le succès de la première vente aux enchères d’animaux génotypés, qui était organisée le jeudi soir. Sur 20 animaux proposés, 13 ont été vendus aux enchères et trois à l’amiable, pour un prix moyen de 3 281€. Le record de prix revient Lingot d’Or, présenté par Philippe Le Merdy, vendu pour 5 300€ à la SCEA Pichard Hugues, suivi par Lhistoire du Gaec de Saint Laurent, pour 4 400€. Six animaux ont été achetés par des éleveurs ou des entreprises de sélection à l’étranger. « Le génotypage nous permet de progresser plus efficacement dans la sélection de nos troupeaux, explique Julien Demongeot, qui a lui-même profité de ce Sommet pour vendre à l’export deux animaux inscrit au concours, l’un en Autriche, l’autre en Hongrie. Auparavant il fallait attendre six ans pour connaître la valeur génétique d’un taureau – le temps de pouvoir mesurer les performances de ses filles à travers celles de ses petits enfants – alors qu’aujourd’hui on peut en théorie l’évaluer dès la naissance, voire au stade embryonnaire. Le génotypage de nombreuses femelles va nous permettre d’augmenter très rapidement la population de référence et de faire progresser le coefficient de détermination des différents index, c’est à dire leur précision, et donc leur efficacité. »
Alexandre Coronel