Semis de maïs / Là où les maïs n’ont pas encore pu être semés à cause de l’excès d’eau, l’implantation de variétés destinées à l’ensilage reste possible, dans le groupe des très précoces à précoces, en misant sur un second semestre chaud.
Les prévisions météorologiques semblent enfin dessiner une période de temps sec suffisamment longue et chaude pour permettre aux parcelles les plus humides de se ressuyer. Mais n’est-il pas trop tard pour semer du maïs ? « Il est trop tard pour semer du maïs grain. Par contre pour les agriculteurs non-éleveurs, il est quand même possible de semer le maïs qui pourra être vendu sur pied pour l’ensilage », répond Emeric Courbet, conseiller grandes cultures à la Chambre d’agriculture de Haute-Saône. « Compte-tenu de la somme des températures en base 6-30 nécessaire pour faire du maïs ensilage, on peut encore semer au 1er juillet des variétés maïs très précoces à précoces (indices inférieurs à 300) en misant sur un second semestre 2016 chaud. Et même jusqu’au 15 juillet des variétés maïs très précoces (indices inférieurs à 250) en misant également sur un second semestre 2016 chaud. » De fait, c’est principalement le risque de gelées précoces qui pourrait entraver la fin de cycle de ces maïs implantés tardivement.
Alimentation du troupeau
« L’année extrêmement humide impacte tous les agriculteurs et plus particulièrement les éleveurs. Les stocks d’alimentation diminuent, les foins ne sont pas encore faits et seront de piètre qualité, les maïs destinés à l’ensilage ont été semés tard et des parcelles ne sont toujours pas semées. Il est donc primordial d’implanter des mélanges fourragers à développement rapide pour l’alimentation des troupeaux. Questionner vos OS sur la disponibilité en semences fourragères. Pour ceux qui ont réalisé des semis de maïs très tardifs, les ensilages vont être tardifs. Il est possible d’implanter des mélanges fourragers à développement rapide (type ray-grass/trèfle) sur les surfaces disponibles (par exemple tout de suite après les récoltes de céréales) pour compenser le manque de fourrage.
Derrière orge, il ne sera alors plus possible de mettre du colza. »
Il reste aussi possible de prendre la décision de modifier la rotation, pour répondre à des impératifs d’alimentation du troupeau par exemple, et de choisir d’implanter dans les parcelles initialement destinées au maïs un mélange moha – trèfle, dont l’atout est de pouvoir supporter le sec, ou un ray-grass, plus productif mais plus dépendant du régime pluvial estival.
Déclarations PAC
Outre l’aspect technique, le changement de destination d’une parcelle a aussi des conséquences en termes d’obligations réglementaires. « Les contrôles administratifs PAC des cultures implantées en 2016 seront réalisés par télédétection, par des photos satellitaires prises durant l’été à partir du 15 juillet. Il s’agit donc désormais de déclarer la culture qui sera en place et levée au 15 juillet (on croise les doigts !). Donc, si on prévoit qu’au 15 juillet une culture aura levé, avec une couverture suffisante du sol, on laisse soit sa déclaration initiale, soit on modifie la déclaration avec la nouvelle culture prévue. Si d’ici là, il y a toujours incapacité à semer et que le sol risque d’être toujours nu, on déclarera la
parcelle en SNE (pour Surface temporairement Non Exploitée), mais elle n’activera pas d’aides PAC cette année. Attention, le code jachère ne convient pas, car une jachère correspond à un mélange d’espèces herbacées, semé avant le 31 mai. Les modifications d’assolement se font en remplissant un tableau à renvoyer en DDT, disponible prochainement sur Telepac. »
AC