Ecimeuse1

Techniques alternatives / Un essai d’Ecimeuse Combcut a été réalisé le 3 juin sur une parcelle de céréales à Tromarey, à l’initiative de la chambre d’agriculture de Haute-Saône. Malgré la météo peu clémente et le stade trop avancé de la céréale, la machine s’est avérée potentiellement intéressante.

En grandes cultures biologiques, la principale cause d’échec ou de perte de rendement est la mauvaise maîtrise de la flore adventice. Bien sûr le bon sens préconise d’agir en amont, de ne pas se laisser déborder par le stock semencier avec une rotation cohérente, de semer sur un sol propre, de privilégier les espèces à forte capacité de couverture, etc. Mais une fois que l’on a bien réfléchi sa rotation, que l’on a effectué les faux-semis nécessaires, et que l’on a implanté sa culture, les moyens d’intervention sont très limités. Classiquement, aux stades précoces, la houe rotative et la herse étrille font un travail relativement efficace, pourvu que la culture ait pris suffisamment d’avance pour une sélectivité mécanique maximale. Plus tard en végétation, les moyens curatifs sont quasi inexistants. Même en cultures conventionnelles cette année, on voit de nombreux vulpins surnager au-dessus des mers d’épis en mûrissement.

Couper les têtes des adventices
Il existe pourtant une famille d’outils qui permettent, à un stade plus avancé, de couper la tête des adventices au-dessus de la culture : ce sont les écimeuses. Classiquement, elles interviennent en dernier recours, en coupant les mauvaises herbes par sélectivité de taille. Les modèles les plus répandus sont généralement équipées de lames rotatives, le plus souvent montées en utilisation frontale pour plus de précision. Problème : le vent induit par les lames en rotation a tendance à coucher les mauvaises herbes, surtout au milieu d’une céréale. L’efficacité en est d’autant réduite. Par ailleurs, plus la coupe est effectuée en hauteur, plus la capacité de repousse de l’adventice sera importante. C’est surtout vrai pour les pluriannuelles, notamment les chardons qui vont ramifier et refaire d’autres têtes.

Jouer sur la différence de rigidité
C’est sur ce constat qu’a été conçue un nouveau type d’écimeuse, capable de couper les adventices en dessous de la surface de la culture. « L’idée est venue d’un agriculteur bio confronté à un problème insoluble de chardons en céréales », explique le représentant du fabriquant « Just Common Sense », implanté en Suède. L’idée est simple : il s’agit de jouer sur la différence de rigidité entre la culture et l’adventice. Sur la machine, aucune pièce mobile : la partie coupante est composée de lames de rasoir très affûtées qui coupent grâce à la seule vitesse d’avancement (10 à 12 km/h). Devant elles, un peigne divise la végétation et la force à s’engouffrer dans les orifices où se situent les lames. Grâce à leur souplesse, les feuilles des céréales glissent sous le châssis. Plus rigides, les adventices passent dans le peigne et sont sectionnées. « Sont coupées les adventices qui, par rapport à la céréale, sont plus raide (vulpin), plus grosses (sanve), ou les deux à la fois (chardon, chénopodes) », précise le spécialiste. Des balais hélicoïdaux rotatifs devancent de peu le peigne pour rabattre les adventices.

Fenêtre d’intervention à respecter
L’outil dénommé CombCut (littéralement « peigne et coupe ») n’est en rien « un outil magique », prévient Stéphane Aubert Campenet, organisateur de la démonstration pour la chambre d’agriculture de Haute-Saône. Il peut en revanche s’avérer très utile s’il est employé dans les bonnes conditions. Pas tant climatiques (même si le terrain très peu portant ce vendredi n’a pas permis d’obtenir les meilleurs résultats), mais surtout selon le stade de la céréale. Le plus tard possible pour détruire le plus possible d’adventices levées, mais avant épiaison pour ne pas endommager la culture. Une fenêtre d’intervention brève, mais au résultat encourageant.
Côté coût, la machine distribuée par Terre Comtoise pourrait se situer entre 20 et 25.000€, selon la largeur de travail (6,24m ou 8,48 m). Compte tenu du temps d’utilisation, un achat en Cuma peut être une bonne idée, d’autant que les financements possibles (30 % en zone stratégique nitrates par exemple) sont majorés en cas d’achat par un JA, ou d’achat collectif en Cuma.

LD

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.