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Elevage / Les conditions très humides qui président à ce début de saison de pâturage imposent quelques précautions, afin de ne pas compromettre l’état des parcelles et la pousse ultérieure.

La première quinzaine d’avril a été marquée par une pluviométrie élevée, avec par exemple un cumul de 140 mm au 18 avril mesuré à la station météorologique de Besançon, contre 94 mm en moyenne pour tout le mois. Cette humidité importante, conjuguée à un faible ensoleillement et des températures relativement fraîches, a des conséquences sur la conduite du pâturage. En effet, un pâturage en conditions trop humides abîme la prairie et compromet les repousses ultérieures. « La situation est d’autant plus complexe à gérer que l’herbe entre dans une phase de croissances assez importantes, voire explosives en plaine. Raison de plus pour valoriser cette herbe et en perdre le moins possible. », expose Honorine Adam, technicienne à Haute-Saône Conseil Elevage, météo de l’herbe à l’appui.

Trouver un compromis
Face à des prévisions météo plutôt humides pour la prochaine décade, certains se posent même la question de rentrer à nouveau les animaux en bâtiment pour éviter de dégrader la structure de leurs sols, au risque de pénaliser les coûts de production, et alors que le prix du lait incite plutôt à rechercher les économies sur le poste alimentation. « Idéalement, il faudrait faire pâturer en priorité les parcelles les moins sensibles au piétinement : coteaux séchants, sols légers… La seconde option est d’intensifier la pression instantanée au pâturage, en augmentant provisoirement le chargement, avec un fil à l’avant et un fil à l’arrière. Cela évite le gaspillage des zones souillées, et en parallèle on diminue la durée de séjour des vaches au même endroit »

Limiter la durée de présence
« Un point qui peut aussi être mis en pratique par les éleveurs, c’est de jouer sur le temps de pâturage. Quand c’est humide, pour limiter les dégâts dans une parcelle, on peut faire le choix de ne sortir les vaches que l’espace de 4h. Les vaches sont capables de s’adapter et de consommer quasiment autant d’herbe que si elles étaient 8h dehors. On garde alors l’avantage de l’herbe dans la ration et on limite des inconvénients sur les parcelles. Pour le coup, le pâturage au fil est intéressant si l’herbe est haute. L’objectif du fil sera de limiter le gaspillage. Mais la pression sur le sol sera plus importante, avec le risque de davantage de dégâts par les vaches (manques). » Enfin, une certaine souplesse face aux événements météorologiques doit rester de mise. Inutile de lâcher trop tôt en journée les animaux s’il tombe des cordes, avec un fort vent et des températures glaciales !

AC

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