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Maïs / L’état des maïs dans le département est plus que préoccupant. Les rendements ne seront pas tant marqués par les manques à la fécondation, mais pâtiront du très faible nombre d’épi par plante et des épis très courts. Les PMG ne seront pas non plus au rendez-vous sauf surprise.

Les composantes du rendement en maïs sont complexes, et on compte plusieurs stades critiques. Cette année en Haute-Saône, les plantes ont souffert dès le début de cycle et un bon tiers des parcelles subira des rendements extrêmement faibles. Le sec a en effet eu des effets à la levée (nombre de plantes par ha), au stade 6-8 feuilles (nombre de rangées d’ovules par épi), au stade panicule au fond du cornet (nombre d’ovules par rangée), puis à la floraison femelle (nombre d’épis par plante). Résultat : même si la météo devient favorable, même si l’on déplore peu d’avortements de grains et si les PMG sont bons, les rendements ne suivront pas.

Grande hétérogénéité intra-parcellaire
Difficile de faire une estimation globale de l’état des maïs. Sur toute la zone Est du département, la pluviométrie a généralement été plus clémente. On trouve dans les Vosges saônoises ou autour de Lure quelques parcelles bien fournies, qui ont peu souffert de manque d’eau à la levée. Mais sur le graylois et dans une moindre mesure dans la vallée de la Saône, les parcelles sont très hétérogènes, avec au sein d’une même parcelle des zones totalement perdues et d’autres récupérables.
Pour les experts des assurances, le travail s’avère complexe. « Nous sommes surpris dans le mauvais sens, déplore Régis Laut, qui tourne dans les parcelles pour effectuer des expertises. Beaucoup ne dépasseront pas les 30 quintaux. » Parfois même l’aspect extérieur de la plante est acceptable, mais les comptage d’épis sont ridiculement bas. Résultat : les premiers chantiers d’ensilage ont début dès juillet cette année, « perdu pour perdu », nottament autour de Charcenne et de Champlitte. Pire, certains secteurs ont été durement grêlés, comme sur Velleclaire et Villers-Chemin, où des maïs pourtant encore assez vigoureux se voient très abîmées (pieds couchés, nombreux grains avortés, sans compter les feuilles lacérées).

La technique rapide pour estimer le rendement
L’estimation du rendement peut se faire rapidement en mesurant les différentes composantes du rendement. Pour standardiser les mesures, il est conseillé de procéder comme suit :
• Estimation du nombre d’épis/ha : Comptage du nombre d’épis sur 10 m² (dans une zone représentative de la parcelle). En pratique, on comptera sur 13,3 m linéaires pour un semis à écartement de 75 cm, ou 12,5 m linéaires pour un semis à 80 cm. On divise le résultat obtenu par 10. Exemple : 50 épis comptés sur 13,3 m linéaires → 5 épis/m² ou 50,000 épis/ha. Attention : ne prendre en compte que les épis valables.
• Estimation du nombre de grains par épi : On épluche 10 épis valables successifs. On garde les 2 plus représentatifs, et on compte le nombre de grains par rang (sans compter la pointe) et de rangs par épis (en cassant l’épi au milieu). Faire la moyenne.
Exemple : Le comptage a donné 14 rangs/épis, 25 grains/rang → environ 350 grains/épi. Le comptage sur 13,3 m a donné 70, soit 7 épis/m² (ou 70.000/ha). Donc la densité estimée est de 350 x 7= 2450 grains/m². A noter que les petits épis (moins de 200 grains) seront difficilement avalés par la moissonneuse… La correspondance entre le rendement grain et le rendement fourrage plante entière donnée par le tableau ci-dessous est très approximative mais peut donner une idée. Ces équivalences peuvent s’appliquer pour des maïs à végétation « normale » et récoltés entre 30 et 35 % de MS.

Potentiel de 20 à 30 quintaux
Les comptages réalisés à ce jour sont très variables : de 0 (certaines parcelles sur Noidans le Ferroux ou à Valay par exemple n’ont fait aucun épi) à plus de 3000 grains/m² (bien plus rarement), la majorité des parcelles se situant en dessous de 2000 voire 1500 grains/m², mais un tiers des parcelles seront vraisemblablement perdues. On sera loin des 97 quintaux en maïs grain mesurés en moyenne dans le département en 2014, ou des 13,1 t/ha de MS d’ensilage mesurés en moyenne quinquennale. Beaucoup de parcelles tournent entre 20 et 30 qx de potentiel en grain. Interval s’attend à une collecte de maïs réduite des deux tiers. Catastrophique.

LD

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