Coopération / L’assemblée générale de l’UAC s’est tenue vendredi 17 avril à Guyans Durnes. Première de l’après-quota, elle a fait la part belle aux modes de gestion des prix et des volumes, avec les solutions que la coopérative met à l’essai depuis plusieurs années déjà.

Les 303 apporteurs de l’UAC ont produit durant l’année 2014 un peu plus de 97 millions de litres (ML). C’est 8 ML de plus que l’année précédente, ce qui s’explique par « la double augmentation du cheptel, dans la tendance nationale, et des prix », explique le président Michel Foltête à Guyans Durnes vendredi 17 avril. « Une bonne année, pas facile à gérer ! », continue le président. De fait, si pour la première fois depuis des années la collecte a atteint 99 % du quota administratif, les laiteries ont du faire face à un « décalage entre les ressources et les débouchés ». Sur fond d’embargo russe et de chute des cours des produits industriels, seul le prix (395 € en lait standard, 481 € en AOC) aura été une bonne surprise.

Le fonctionnement de l’après-quotas encore en rodage

Si le résultat de la coopérative régionale est encore une fois dans le vert, et que ses prix affichés restent parmi les plus élevés de la grande région, la gestion des volumes collectés est désormais la préoccupation principale des dirigeants. « Plus que jamais, il faut raisonner collectif, et solidaire », martèle Michel Foltête dans son rapport moral. C’est un appel à la responsabilité que l’agriculteur lance à ses collègues : « Les engagements du coopérateur : détention de capital, et apport total ; ceux de la coopérative : égalité de traitement, et collecte totale… » Sans une rigueur des comportements de chacun, « la ressource augmentera plus vite que les débouchés » « Il faut faire preuve de responsabilité », conclue Michel Foltête.
D’autant que les problèmes de volumes, autrefois traités en bassin, devront être gérés par le conseil d’administration. La coop avait déjà anticipé en 2011 en modifiant les statuts, pour permettre un paiement du lait différencié selon les filières (standard, AOC, Label). Mais désormais la gestion des volumes va amener d’autres problèmes.

Préserver toutes les filières

Certes, comme le fait remarquer Jean-Christophe Le Squeren, directeur de l’Ermitage, « la limitation administrative des volumes était déjà pratiquement sans effet depuis de nombreuses années ». D’une part à cause de l’adaptation continue qu’opéraient les collecteurs aux besoins des marchés, mais également en zone AOP du fait de la limitation des volumes encore actuelle par « les plaques vertes ». Reste que les tensions pourraient bien apparaître, cette fois entre producteurs : « On entend des voix qui ne s’élevaient pas auparavant, illustre M. Le Squeren, et qui réclament que les volumes des productions AOP non valorisées ne viennent pas se retrouver sur le marché du lait standard. » Un souci visiblement compris par Philippe Monnet, président de la FDSEA du Doubs : « L’ajustement des laits supplémentaires n’est pas destiné à aller tailler des croupières aux autres productions fromagères. » Au final, ce seront bien les marchés qui viendront faire l’arbitrage, rendant de facto le monde « plus imprévisible », selon les mots de M. Le Squeren. La palette même des produits doit être repensée : « Il faut avoir suffisamment de lait pour exister sur les marchés, mais il ne faut pas se cantonner au beurre/ poudre ou produits banals. L’écart entre produit AOP et standard doit exister, mais ne pas être trop grand. »

Les investissements en hausse

Sur les marchés en tout cas, l’Ermitage a envie de rester présent. La coopérative a investi un montant de 66,5 M€ sur 3 années (2014-2016) pour moderniser les outils de production. Il s’agit d’abord de la tour de séchage de lait à Bulgnéville, mais aussi de l’extension des moyens de pré-emballage à Clerval, et enfin de travaux en cours à Vercel. Ce dernier site va en effet faire l’objet d’une attention particulière pour traiter les laits crus : « Quand on réalise 20 % de son chiffre d’affaires à l’export, on ne peut pas se permettre des imperfections », explique le président. Les sites devraient être opérationnels d’ici la fin 2015, avec un retard important du notamment aux tergiversations des collectivités pour octroyer les subventions.

LD

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