Elevage / La fin de l’hiver est une période clé pour prévoir l’organisation du pâturage mais également effectuer les opérations indispensables à la bonne reprise végétative : entretien mécanique et fertilisation.

La fin du repos végétatif approche, notamment dans les zones basses de la région. C’est le moment propice pour faire le point sur l’état des prairies et évaluer le couvert végétal : espèces présentes, présence de manques dans le couvert, éventuelles mousses ou matière organique résiduelle en surface… Les interventions mécaniques permettront alors de remettre en état les prairies qui le nécessitent. Les matériels d’entretien mécanique des prairies sont nombreux et variés (plus d’une centaine de modèles sur le marché) : ils permettent d’intervenir à différents niveaux de profondeur et avec différent degrés d’agressivité. La scarification correspond à une aération superficielle du sol (2 à 5 cm) pour à la fois favoriser une meilleure circulation de l’air, réduire le feutrage en fractionnant le matelas racinaire, et enfin favoriser la minéralisation en relançant la dégradation de la matière organique accumulée sur les premiers centimètres. La régénération correspond à une décompaction combinée à une aération du sol en profondeur (de 5 cm à 20 cm) pour favoriser la circulation de l’air et de l’eau, éventuellement décompacter les sols tassés par le passage des animaux, sans oublier d’améliorer le réchauffement du sol au printemps, tout en augmentant les volumes de sol explorés par les racines. « Les essais conduits aussi bien par les Chambres d’agriculture des Pays de Loire que par IDELE dans le Massif Central tendent à démontrer qu’il faut privilégier les opérations superficielle, car l’aération mécanique des prairies n’apporte aucun bénéfice marquant susceptible de compenser le surcoût engendré par le passage de l’outil. Il faut donc en priorité, pour améliorer la composition floristique et limiter les zones de sol nu agir sur les pratiques (gestion du pâturage, fertilisation, rythme d’exploitation, fauche des refus…). » expose Didier Deleau, spécialiste de la prairie à Arvalis-Institut du Végétal.
L’époque d’intervention du matériel type d’entretien des prairies se situe à la sortie de l’hiver, sur des prairies rases et suffisamment ressuyées pour ne pas marquer le sol par le passage du tracteur.
Plus que favoriser le redémarrage printanier, ces opérations s’inscrivent dans une gestion plus large d’alimentation du troupeau. Ainsi l’étaupinage permet de préserver les couteaux de la faucheuse et de réduire les risques de contamination du fourrage par des projections de terre lors du fanage (risques de germes butyriques). L’ébousage, qui consiste à disperser les bouses, améliore la productivité de la prairie, en homogénéisant la pousse de l’herbe, et en répartissant les éléments fertilisants contenus dans les déjections.

Améliorer la productivité prairiale
Le passage d’outils à dent permet de briser la croûte de surface. Il facilite l’aération du sol et permet de mélanger la matière organique à la terre. Ainsi on facilite le redémarrage de la vie microbienne et on accélère la décomposition de la matière organique et sa minéralisation. Les dégâts de sangliers ou les taupinières peuvent également justifier un passage de la herse de prairie.
La plupart des constructeurs proposent désormais des matériels qui combinent les différentes actions mécaniques sous la forme d’ébouseuse-étaupineuse-émousseuse. Cet engin tiré va exercer plusieurs actions complémentaires qui favoriseront la productivité de la prairie. L’émoussage qui consiste à griffer la surface du sol est réalisé par une rangée de dents ou de peignes situés à l’arrière du matériel. L’élimination mécanique des mousses se conjugue avec la prévention de leur réapparition en améliorant la circulation de l’eau. Cette scarification de la surface favorise également le tallage des graminées et aère le sol. Enfin, on éclate les derniers blocs de fumier ou de compost. Même en l’absence de données précises sur le thème, faute d’études, on sait aussi que les opérations d’entretien de prairies ont aussi des conséquences sur la composition de la flore. Notamment à travers l’élimination d’adventices telles que l’agrostis ou le pâturin au profit des plantes nutritives, ou encore en favorisant le développement du trèfle en lui procurant davantage de lumière.
Sur l’ébouseuse classique, certains constructeurs ont réalisé des ajouts et des adaptations, de manière à répondre à certains besoins spécifiques. Citons par exemple les lames capables de pénétrer jusqu’à 8-10 cm de profondeur, et de décompacter ainsi les prairies tassées par les ruminants. D’autres ont opté pour des couteaux mobiles, entraînés par la prise de force. Enfin, citons les matériels de type herse-étrille, qui sont de plus en plus prisés par les éleveurs pour régénérer les prairies, en raison de leur polyvalence, de leur coût modique et de leur vitesse d’avancement importante.

Stabiliser les accès
La fin de l’hiver est aussi propice à l’entretien des parcs. C’est le moment de vérifier les clôtures, d’élaguer les haies, d’éventuellement revoir le découpage des parcelles pour améliorer la gestion du pâturage. On en profitera aussi pour réaliser l’aménagement de points d’eau, ainsi que les travaux d’adduction d’eau, et éventuellement la stabilisation de chemins empruntés par les animaux.

AC

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