Tant pour les visiteurs que pour les agriculteurs bio qui leur ont ouvert les portes de leurs exploitations et les organisateurs, l’opération « sur les pistes du printemps bio » a été un beau moment de convivialité, une occasion de rencontres et de découvertes…

Le 4 juillet dernier, dans le cadre de l’édition 2021 du Printemps Bio, le groupement des agriculteurs biologiques de Haute-Saône et la Chambre d’agriculture ont organisé un circuit découverte permettant de relier quatre sites d’exploitations bio, à l’Est de Vesoul. Léa, 25 ans, travaille dans le domaine de la restauration des milieux naturels, en Haute-Saône. Fille d’agriculteurs, elle est aussi une “consommactrice” : « Je mange bio, et local autant que possible… pour certains produits, comme le riz, certains fruits, on est obligés de faire des compromis. » Elle a découvert le printemps bio sur la page Facebook du GAB70 et ne manquerait à aucun prix cet évènement. « Cette année nous avons fait le pari de parcourir le circuit à vélo… en partant de la maison, ce qui était assez sportif, à cause du terrain très humide ! Deux d’entre nous – sur quatre au départ – ont abandonné en cours de route. » La jeune femme gardera de cette édition un excellent souvenir. « C’était vraiment très sympathique d’aller de ferme en ferme, à la découverte des artisans, des producteurs. Le repas était excellent, et il y avait aussi une super ambiance tout le long, même sur les chemins, où les gens qu’on croisait nous encourageaient… En plus le parcours balisé était magnifique avec de très beaux points de vue. »

Un public différent
Nicolas Bernard, vigneron à Noroy le Bourg, a eu le plaisir d’accueillir un public différent des connaisseurs habituels, adeptes des vins naturels qu’il produit depuis trois ans aux Miroudots. « J’ai vu entre 5 et 600 personnes, vraiment tous les publics, des habitués, mais aussi des gens qui ne savaient pas qu’il y avait des vignes et du vin en Haute-Saône… c’était vraiment intéressant de pouvoir discuter et de leur faire découvrir mes produits. Ils étaient tous plein d’enthousiasme, heureux de découvrir le secteur et contents de déguster du vin. Je n’en retire que du positif, au niveau des ventes ça a aussi super bien marché. » Nicolas Bernard exploite actuellement trois hectares de vigne, 28 hectares de prairie naturelle et un verger en agriculture biologique. Les deux premiers hectares ont été plantés en 2017 et le troisième en 2020. L’encépagement est très diversifié avec neuf cépages différents dont quatre choisis pour leur résistance aux maladies. Il a aussi pu présenter sa manière de travailler, en se passant des produits œnologiques habituellement utilisés en vinification. « Je n’utilise ni levure, ni “colle”, et un minimum de sulfites à l’embouteillage. C’est le gaz carbonique de la fermentation qui fait office de conservateur, plus la cire sur les bouchons. » Au-delà de la promotion de sa propre enseigne, le vigneron a apprécié la dimension collective du rendez-vous. « On a fait la démonstration qu’on pouvait se nourrir bien, en bio et en local, avec un budget modeste : un repas copieux à 8 €, rien qu’avec des produits de qualité, mes bouteilles à 10 € à la buvette… ça va à l’encontre de beaucoup d’idées reçues ! »

Animations et synergies
Aux Miroudots, outre la découverte de la vigne et de la vinification, de la haie et des pelouses sèches, les visiteurs ont aussi pu assister à des démonstrations du travail de forgeron, en lien avec les outils de la vigne, avant d’éventuellement rallier en calèche le Gaec du Pré, à Villers le Sec. Laurent Goiset, membre du Gaec Goiset à Dampvalley, avait convié pour l’occasion Mickael Meunière, futur boulanger qui s’est livré à des démonstrations de fabrication et cuisson de pain (vente au profit de l’association ELA), mais également les Jujus Pasta de Torpes (atelier pâtes aux blés poulards), les Ruchers de Bastien (voyage au cœur de la ruche en tenue d’apiculteur et vente de miel), Lionel Micoulot (éleveur de poules pondeuses à Montcey) ainsi qu’Aurélie Gallet (macérations de plantes avec l’huile de la ferme). « Du coup on s’est retrouvé avec un joli petit marché de producteurs locaux à la ferme ! », s’enthousiaste-t-il. Il a profité de l’initiative du GAB70 pour faire découvrir aux nombreux visiteurs un éventail des nombreuses cultures déployées sur sa ferme : tournesol, mais sponcio, pommes de terre, collection de blés anciens, petit épeautre, poulards, amidonniers… sans oublier l’atelier de transformation, où sont produites farines et huiles. « Nous avons pu faire visiter nos parcelles de multiplication de variété de blé anciennes, comme les poulards, ancêtres des blés durs actuels, qui ont été domestiqués il y a 6 ou 7 000 ans. Avec une faible teneur en gluten, ils ont un intérêt pour la fabrication des pâtes », expose-t-il. L’agriculteur se réjouit du succès de la journée « on savait qu’il y avait une forte demande du public, et ça nous conforte encore dans l’idée que ces rencontres dans nos fermes sont un très bon moyen de communication, qui a été bien relayé dans les médias : on va s’appliquer à renouveler l’opération à l’avenir ! ».

Alexandre Coronel

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