Autonomie fourragère / Les méteils constituent un levier d’adaptation à l’autonomie fourragère et protéique des exploitations face aux évolutions climatiques notamment. Souvent semés à l’automne dans nos territoires, ces mélanges graminées-légumineuses constituent un recours fourrager en termes de production et de qualité.

Les méteils, ces mélanges graminées-légumineuses, offrent de nombreux atouts de part leur souplesse d’exploitation qui assure des périodes de semis et de récolte permettant de les intégrer facilement dans les rotations. Ces cultures offrent une bonne résistance aux maladies, nécessitent peu d’intervention et sont peu gourmandes en intrants (légumineuses dans le mélange, valorisation de fertilisants organiques). L’exportation de ces cultures nécessite de vérifier les disponibilités en phosphore et potasse à l’échelle du système de culture, même si elles restent moyennement exigeantes. Ces mélanges assurent également une bonne couverture du sol et contribuent ainsi à la maîtrise des adventices dans les parcelles.
Outre les bénéfices agronomiques, les mélanges, en fonction de leur composition et du stade de récolte, permettront de répondre à différents besoins de l’exploitation, entre autonomie fourragère et protéique : 
– Objectif « quantitatif » (rendement) : récolte tardive avec des mélanges majoritairement à base de graminées,
– Objectif « valeur alimentaire » : récolte précoce avec des mélanges majoritairement à base de graminées,
– Objectif « valeur alimentaire/protéine » : mélanges riches en légumineuses et récolte précoce.

Les méteils ne sont pas de l’herbe 
La récolte du fourrage peut être conduite en ensilage ou en enrubannée. Les méteils nécessitent un ressuyage plus long que de l’herbe : 1 à 2 jours de plus. Le ressuyage est une étape incontournable de la qualité du fourrage. Afin de favoriser cette étape, il est souvent déconseillé de recourir au groupeur d’andain. A l’inverse il est préconisé de couper en andain large et de réaliser un préfanage particulièrement dans les situations de récolte précoce (taux de MS de l’ordre de 15-20 % au moment de la fauche). Pour les récoltes tardives (30-35 % de MS), le préfanage est déconseillé en ensilage.
Concernant la fauche, il est souvent conseillé d’opter pour une hauteur de coupe de 8-10 cm (comme une luzerne) et de privilégier des brins courts (2 cm) pour une valorisation en ensilage. Cette taille favorisera d’une part la conservation du fourrage et également son ingestion.

Une valeur alimentaire évolutive
Comme nous l’avons évoqué, le méteil va permettre de répondre à différents objectifs en fonction de sa composition et de son stade de récolte. C’est souvent le stade de développement de la céréale qui dicte la stratégie de récolte. En recherche de valeurs alimentaire/protéine, le stade gonflement de la céréale est à privilégier même si les légumineuses ne sont pas encore en fleurs.
Les graphiques ci-contre permettent d’illustrer la variabilité des valeurs alimentaire de 3 méteils : M1 : dominante de légumineuses (90 %), M2 : dominante de légumineuses (70 %) et M3 : dominante de graminées (60 %). 
A la récolte, dans le cas de cette expérimentation, la productivité est assurée à 65 % par les légumineuses dans le mélange M1 ; et 25 % dans le mélange M3. A noter également que le mélange M1 n’affiche pas de résultats en récolte tardive du fait d’une verse du mélange. 
Les récoltes précoces et riches en légumineuses affichent des teneurs en MAT et UFL plus importantes que les mélanges composés majoritairement de graminées. A l’inverse, ces mélanges offriront une meilleure productivité et teneur en matière sèche. Il est à noter aussi que les mélanges M2 et M3 présentent des caractéristiques similaires malgré les différences de composition du mélange.
Les méteils offre un bouquet d’alternatives fourragères pour les exploitations agricoles en raison de leur souplesse d’implantation, de composition et de récolte. Pouvant répondre à un objectif quantitatif ou qualitatif, ces mélanges permettent de s’adapter pour compléter son stock sur la période automne, hiver, printemps ou l’eau est présente. n 

Arnaud Jouart, 
Animateur Herbe&Fourrage Grand Est

Pour plus d’infos : le « Guide Technique des mélanges fourragers à base de céréales à paille et de légumineuses » de l’AFPF est téléchargeable gratuitement sur le site de l’AFPF : www.afpf-asso.org

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