Assemblée générale du Groupement des agriculteurs biologistes de Haute-Saône / Comme la plupart des associations, le GAB70 a vu une partie de ses projets contrariés en 2020 par les contraintes sanitaires. Mais le groupement peut néanmoins capitaliser sur le succès du salon Tech’n Bio et d’autres évènements structurants. 

Plus encore que dans d’autres OPA, la convivialité est une composante importante des réunions des “bios”, des agrobiologistes de Haute-Saône, en particulier lors de l’assemblée générale. Pas question cette année, en raison des contraintes sanitaires, d’exécuter le programme habituel, avec un intervenant, une visite de ferme et un repas… « C’est un peu particulier, vous vous souvenez que l’an dernier nous avions attendu la fin du confinement pour nous retrouver à Colombes-lès-Vesoul dans une formule un peu écourtée… » introduit le président Vincent Eyer, avant de dresser un rapide état des lieux de l’AB en Haute-Saône, et de resituer sa dynamique dans le contexte régional et national, à l’occasion de l’AG du GAB70, le 17 mars dernier à Vesoul. Une vingtaine d’agriculteurs étaient réunis à la Maison des agriculteurs à Vesoul, tandis que quelques participants suivaient le déroulement en visioconférence.

Des fondamentaux solides
Le département de Haute-Saône reste le leader régional, tant en termes de surfaces que de nombre d’exploitations converties à l’AB. Il y a désormais 330 fermes bios en Haute-Saône, soit plus de 13% de la SAU départementale, contre 8,1% en moyenne sur la grande région. « Alors qu’il y avait 30 à 35 conversions par an de 2017 à 2019, ça c’est un peu tassé en 2020, mais c’est un phénomène assez compréhensible, car les conversions laitières se font par vagues, et nous sommes actuellement sur une fin de vague de conversions laitières. », explique le président. Le GAB70 voit ses effectifs également progresser, avec désormais 83 adhérents.
En arrière-plan de cette belle dynamique, qui a trouvé son illustration à l’occasion du sommet Tech’n’bio en septembre dernier, des fondamentaux solides, c’est-à-dire une demande en constante progression. « La consommation n’a pas faibli en 2020. Elle a augmenté sur les circuits courts, surtout pendant le premier confinement. Pour la plateforme Agrilocal, un certain nombre d’adhérents y participe mais le principe des commandes au coup par coup a ses limites. Tout l’enjeu est d’organiser la logistique. »
Les contraintes sanitaires et les incertitudes quant à leurs évolutions ont néanmoins pesé sur les activités du GAB, qui a dû annuler par exemple le « Printemps bio », que « l’Automne sera bio » n’a pas été un franc succès, et que plusieurs conférences et rencontres de terrain n’ont pas pu avoir lieu et ont été reportés… Pas question néanmoins de rester sur une touche négative, puisque le collectif peut tirer un bilan très positif du partenariat avec l’amicale des donneurs de sang pour offrir une collation bio et locale « une première, à l’initiative de Marion, qui devrait se renouveler dans les années à venir ». La participation à la Foire des vieux jours à Faucogney, la rencontre « Demain je m’installe » à la MFR de Fougerolles ou encore la journée technique sur le logement des veaux, entre-autres, témoignent du dynamisme du GAB. Les projets pour 2021 sont également évoqués, tels un voyage du GIEE lait bio dans la Drôme pour aborder le thème du pâturage en conditions sèches, par exemple.

Une nouvelle administratrice
Les comptes du groupement, présentés par Hélène Chevalier, reflètent la baisse d’activités liée à l’épidémie et aux contraintes inhérentes, mais se soldent néanmoins par 4 850€ de bénéfices. Les administrateurs référents des différentes commissions du GAB ont fait un point sur leurs secteurs respectifs, à commencer par Valentin Fleytoux, de la commission lait, qui annonce des prix sensiblement identiques en 2021, entre 490 et 495 €/1000 litres, compte-tenu d’une certaine saturation du marché. Le secteur viande, présentée par Jean-Charles Russy, peine toujours à valoriser les morceaux nobles. Enfin Jean-Luc Rougeot, pour les céréales, dresse un bilan assez morose, avec des problèmes climatiques qui ont compromis les calibrages des féverolles, pois, sojas… « de plus les prix ont tendance à se tasser au point que ça devient pénible et mériterait une action syndicale. On voit quand même que quand on s’organise, comme au sein du GIE Bio comtois, on arrive à conserver un prix de base correct, tant pour le blé que pour l’orge de brasserie. » Le cultivateur évoque aussi la piste d’une diversification des rotations des systèmes céréaliers en intégrant des légumes de plein champ. « Pour l’instant les questions de matériel, technicité, récolte, nettoyage, calibrage, stockage… ne motivent pas grand monde ! »
Plus d’optimisme, toutefois, dans le secteur du maraîchage, où des projets collectifs sont à l’ordre du jour, abordés par Sylvie Marrau « Huit maraîchers ont rejoint le groupe GAIA pour travailler sur le thème de la fertilité des sols. On a aussi parlé d’un atelier de transformation collective – en phase de réflexion – et mis en place un système d’échange et de vente de semences de légumes bio. ».
Les quatre administrateurs renouvelables l’ont été (Etienne Schwendenmann, Vincent Eyer, Sylvie Marrau et Valentin Feytoux) et une nouvelle administratrice intègre le conseil d’administration : il s’agit de Camille Ballot, du Gaec des Côteaux d’Hugier, exploitation en viticulture et polyculture élevage.

AC

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