Conjoncture laitière / Les négociations sur le prix du lait de ce début année commencent dans un climat économique tendu suite à la COVID 19.
Cette période est celle où les entreprises négocient le prix de leurs produits avec la grande distribution. Elles attendent les résultats des négociations à savoir des hausses de prix pour délier les cordons de la bourse pour les producteurs. Alors que la loi des EGA a permis aux transformateurs d’obtenir des augmentations de prix l’année dernière, cette année les choses s’annoncent plus difficiles. Nous entendons çà et là que la grande distribution demande des baisses de tarifs au motif de la défense du pouvoir d’achat des ménages en période de crise COVID 19.
Le nerf de la guerre se situe dans les prix d’achat par la grande distribution
La FNPL et la FNSEA poussent pour que la loi EGA s’applique et que les coûts de production soient pleinement appliqués pour tout le lait destiné au marché Français. Le prix de revient du lait calculé par le CNIEL est de 403 €/1 000 l. Force est de constater que le compte n’y est pas. Nous voyons tout de même que la loi EGA a permis de protéger partiellement le prix du lait de la volatilité des cotations en 2020.
Le prix du beurre est passé de 3 500 €/T avant à la COVID à moins de 3 000 €/T au plus bas. Il est aux environs de 3 400 €/T aujourd’hui. La poudre de lait a environ 2 600 €/T avant la crise a perdu jusqu’à 700 €/T. Son prix est remonté. Il s’établit actuellement à environ 2 200 €/T. Cela s’est traduit par une chute du prix beurre poudre. Il est passé de 338 €/1 000 l en janvier 2020 à 278 €/1 000 l en décembre.
Ces chiffres doivent être relativisés car pour la ferme France les produits industriels à l’export ne représentent que 20% du lait. Ils ne devraient peser sur le prix qu’à hauteur de 20%. Le marché intérieur Français atteint 60%. La loi EGA doit pleinement s’appliquer sur ces 60%. Les 20% restants sont constitués par les produits de grandes consommations à l’export.
La FNPL œuvre à différent niveau. Elle a déjà réalisé plusieurs rencontres avec les coopératives afin qu’elles intègrent le prix de revient dans leurs formules de prix.
La FNPL a aussi prévu une rencontre avec la grande distribution qui fait partie du CNIEL (4ème collège) afin de lui demander de respecter les engagements qu’elle a pris en signant France, Terre de Lait. Les exploitants respectent les leurs (antibiotiques, bien-être animal, analyses systématiques…). Le partage de la valeur ajouté doit se concrétiser.
SD