Pâturage / En période chaude, fournir une eau de qualité en quantité suffisante au bétail est encore plus crucial qu’à l’ordinaire : c’est en effet un aliment indispensable à la production laitière comme à la croissance.

Préserver la santé et le niveau de production de ses animaux au pâturage nécessite de surveiller la quantité et qualité de l’eau mise à leur disposition. Première règle, donnez à vos animaux la possibilité de s’abreuver à une distance maximum de 200 mètres. Au-delà, les performances diminuent (jusqu’à 0,250 kg de GMQ pour des génisses). Lorsque le troupeau accède à de l’eau à proximité, il peut boire à sa soif. Cela permet aussi de minimiser les bousculades de l’effet troupeau. La capacité des points d’eau est aussi un facteur à prendre en compte : l’augmentation de la taille des troupeaux n’a pas toujours été accompagnée par celle du nombre d’abreuvoirs ! Si les normes prévoient au minimum 5 cm d’accès linéaire par bovin présent dans le lot, et au moins un abreuvoir d’une centaine de litres pour une quinzaine de bovins adultes ; c’est l’observation du comportement des animaux qui reste le meilleur moyen de vérifier la bonne adéquation entre l’eau disponible et les besoins. Les génisses et vaches viennent souvent boire en groupe. Les meneuses, premières à s’être rassasiées, repartent et entraînent avec elles les dernières. Bacs insuffisants ou mal disposés, débit de réapprovisionnement trop faible, accès bloqués, les vaches qui accèdent aux bacs en dernier n’ont pas toujours la possibilité de boire à satiété, et peuvent alors “manquer d’eau” !

Observer les animaux
Le volume de la réserve d’eau mise à disposition et la capacité de réapprovisionnement est un autre facteur à surveiller. Après la traite une vache peut ingurgiter facilement une vingtaine de litres d’eau. Mais il ne faut pas pour autant négliger les buvées “intermédiaires” spontanées, plus d’une dizaine tout au long de la journée, et d’environ 8 à 10 litres chacune.
La qualité sanitaire de l’eau d’abreuvement est également une donnée importante. Rarement directement responsable de la contamination des animaux par des germes ou des microbes, elle constitue un excellent vecteur pour ceux-ci : le ruissellement entraîne sur son passage débris, déjections, cadavres de petits animaux, et assure ainsi la transmission de nombreuses maladies aux animaux qui boivent une eau souillée. En outre, les zones humides sont favorables à la multiplication de nombreux animaux, dont de petits mollusques, les limnées qui sont les hôtes de deux parasites majeurs : la grande douve et le paramphistome. Les analyses permettent d’évaluer la qualité sanitaire d’une eau mais elles ne peuvent s’interpréter qu’en tenant compte de l’environnement et des conditions météorologiques. Elles sont souvent réalisées après des problèmes cliniques quand on suspecte que l’eau a été le vecteur d’une contamination. La méthode consiste alors, avant toute analyse, par d’abord faire le point sur l’environnement : origine de la source, nature du captage, l’historique…
Sauf quelques cas particuliers, ce que l’on va rechercher avec les analyses
d’eau, ce ne sont pas des agents
directement responsables de maladies ou de troubles. Les analyses d’eau ont pour objectif de mettre en évidence la présence de “traceurs” qui permettent d’évaluer les risques de contaminations de l’eau. On distingue les germes d’origine fécale qui trouvent leur origine et se développent dans le tube digestif des mammifères, les germes d’origine tellurique (présents dans la terre) qui marquent une dissolution dans l’eau d’éléments du sol et, des éléments minéraux dont on vérifiera qu’ils ne sont pas en excès.

Agir à titre préventif
Lorsqu’on agit à titre préventif, il s’agit de savoir s’il existe un risque pour les animaux qui vont s’abreuver sur un captage privé en particulier au cours des périodes pour lesquelles on sera confronté à un maximum d’infiltrations. Dans ce contexte, pour avoir une idée des risques réellement encourus par les animaux, l’idéal est de faire une analyse une semaine environ après une période de forte pluie. A l’inverse, des analyses sur des prélèvements faits par temps beau et sec peuvent donner une fausse impression de sécurité.
En l’absence de norme bactériologique ou chimique pour l’eau distribuée aux animaux d’élevage dans la réglementation, on retiendra l’objectif fixé par la conditionnalité : l’eau distribuée doit être saine et dans un récipient propre. Il s’agit d’éviter les risques de contaminations, principalement celles d’origines fécales qu’elles soient directes, par infiltration ou ruissellement. C’est donc à la mise en place des points de distribution d’eau qu’il faut judicieusement les choisir pour éviter les blocages et limitations de la consommation et aussi pour protéger les captages et les points de distribution des souillures. En effet, les bouses, mais aussi les déjections d’autres animaux, et les déjections humaines peuvent transmettre des germes pathogènes que l’eau, si elle est contaminée, va véhiculer. La présence de points d’eau naturels non protégés amplifie ce risque. Mais dans les abreuvoirs, il n’y a pas que les bouses qui sont à l’origine de contaminations. Il faut être très vigilant sur les biofilms qui se développent sur les parois et les résidus d’aliments lorsque l’eau est stagnante. Une inspection quotidienne des points d’eau permet d’en vérifier la propreté, le bon fonctionnement, et l’absence d’anomalies, comme par exemple un petit animal noyé. n

AC, d’après la documentation des GDS

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