FENAISON / Les précipitations de cette derniŹre décade d’avril ont permis le redémarrage de la pousse de l’herbe, alors que quelques premiŹres coupes destinées ą l’ensilage ont eu lieu en plaine… Avant de lancer les chantiers de fenaison, un contrôle du matériel s’impose !
Après plus de 40 jours de sec de températures journalières clémentes l’épisode pluvieux entamé lors du dernier week-end d’avril va favoriser le redémarrage de la pousse de l’herbe, mise à mal par cette sécheresse printanière. Avec des variations importantes selon la nature des sols et l’altitude… En plaine, les premiers chantiers de récolte d’ensilage ont eu lieu avant le retour des pluies « il est encore trop tôt pour parler de qualité : le transfert des échantillons et des résultats d’analyses est un peu ralenti par les mesures de confinement », avertit Honorine Adam, de Haute-Saône Conseil Elevage.
La réussite des chantiers de fenaison est déterminante pour la constitution de stocks fourragers nécessaire à l’alimentation hivernale des troupeaux – voire pour suppléer à une ressource herbagère estivale insuffisante. L’entretien et le réglage du matériel ainsi qu’une bonne gestion des andains et du fanage permettent de limiter les risques de déperdition de la valeur nutritive.
Abaisser rapidement le taux d’humidité
La fenaison transforme un fourrage vert, périssable, en un produit qui peut être facilement transporté sans danger d’altération, tout en maintenant les pertes en matière sèche et éléments nutritifs à un minimum. Cela implique la réduction de son taux d’humidité de 70 -90% à 15-20% ou moins. L’entretien et le réglage de la conditionneuse ont pour objet d’obtenir le degré voulu de conditionnement du fourrage et d’optimiser le fanage, tout en limitant la fragmentation et l’effeuillage. Le conditionnement permet de réduire la durée du fanage et de synchroniser le séchage des tiges et des feuilles. Un conditionnement insuffisant accroît le risque de dommages par la pluie ; à l’inverse, un conditionnement excessif accroît les pertes au champ lors des opérations de fauchage, de retournement et de mise en bottes. Bien souvent, une fois achetées, les conditionneuses ne sont plus jamais vérifiées ni réglées. Il est recommandé pourtant de régler la faucheuse conditionneuse en se conformant aux instructions du manuel. Sur les conditionneuses à rouleaux, il faut régler l’écartement et la pression des rouleaux. Sur les conditionneuses à rotor, qui conviennent aux graminées, il faut régler la vitesse du rotor et le dégagement entre le rotor et le carter. L’écartement entre les rouleaux devrait être légèrement inférieur au diamètre des tiges de la luzerne, ce qui signifie d’ordinaire un réglage à 1,6 -2,4 mm. Un écartement trop grand des rouleaux donne un fourrage insuffisamment conditionné. Des rouleaux qui se touchent s’usent prématurément et détruisent trop de feuilles. Lorsque la culture à faucher est dense, par exemple lors de la première coupe, il faut augmenter la pression des rouleaux (tension de ressort). Cependant, une pression trop élevée peut causer un effeuillage excessif. Les tiges de luzerne doivent être écrasées ou pliées tous les 7,6 ou 10,2 cm pour que leur humidité puisse baisser rapidement. Il faut qu’au moins 90 % des tiges soient écrasées ou cassées et que moins de 5 % de feuilles soient froissées ou noircies.
Soleil et vent, deux paramètres essentiels
Régler la largeur de l’andain est une intervention facile qui a une incidence majeure sur la durée du séchage. Étaler le fourrage sur la plus grande largeur possible. Plus l’andain est large et plus le foin fanera rapidement, parce qu’il est mieux exposé au soleil et au vent. Les rayons du soleil ne peuvent pas pénétrer très profondément à l’intérieur des andains. Des études nord-américaines ont montré que des andains de 2,7 m de large mettaient 35 % moins de temps à faner que des andains de 1,8 m. La vitesse du vent et l’humidité sont les facteurs météorologiques qui influent le plus sur la durée du fanage. Le fait de relever la barre de coupe à 7,6 ou 10,2 cm a l’inconvénient de réduire un peu la quantité de foin récoltée, mais en contrepartie, il accélère le fanage, car l’air peut circuler dans l’espace créé entre le sol et l’andain par les chaumes plus hauts. Si le sol est humide et qu’il est en contact avec l’andain, le foin absorbera l’humidité du sol. Le pirouettage permet de ramener en surface le matériau plus humide et d’ainsi homogénéiser le séchage, mais chaque manipulation entraîne la perte d’un pourcentage de feuilles, riches en éléments nutritifs. Ce pourcentage augmente à mesure que le fourrage sèche et devient cassant. D’où l’importance d’un pirouettage stratégique effectué quand la teneur en eau est encore élevée. Certains types de faneurs sont plus agressifs et plus efficaces pour aérer et « souffler » le foin, mais ils provoquent aussi un effeuillage plus sévère, en particulier quand le foin est relativement sec. Un fanage qui dépose le fourrage uniformément, sans paquets, est nécessaire pour éviter de presser des balles humides.
AC