Salon International de l’Agriculture / Emmanuel Macron est resté près de 13 heures samedi 24 février au Salon de l’agriculture. Après avoir coupé le ruban de l’inauguration, il a accepté de dialoguer une trentaine de minutes avec des responsables départementaux
des FDSEA et de JA.
Les représentants des syndicats brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Stop distorsion », « N’importons pas l’agriculture dont nous ne voulons pas ». « Je sais ce que vous dites et je le partage, a réagi le président de la République. Et rassurez-vous, je n’écoute pas, et ne m’occupe pas du monde agricole uniquement la semaine du salon ». « On a lancé les Etats généraux, la loi Egalim. Nous sommes aux côtés de l’élevage et de toutes les filières qui ont souffert. Et je serai à vos côtés à longueur d’années parce que c’est vous qui nourrissez depuis des décennies les Françaises et les Français. Je veux une agriculture forte et je veux savoir d’où vient ce que l’on mange et je pense que les Françaises et les Français aussi ». La plupart des sujets d’actualité (ZNT, agribashing, PAC, retraites des agriculteurs etc…) ont pu être évoqué pendant ce moment d’échanges. Tout au long de la journée, Emmanuel Macron sera à de nombreuses reprises interpellé sur ces mêmes questions : « Il y a de l’impatience d’une partie de la société française (…). Mon rôle est de réconcilier tout ça ». « Nous demandons l’application de l’article 44 (de la loi Egalim) sur les distorsions de concurrence », a déclaré Guillaume Cabot, administrateur JA. « Appliquez les EGA » ajoute-t-il. « On a lancé les États-généraux de l’alimentation, la loi Egalim, aux côtés des filières, a répondu le Président. (.) L’article 44, vous avez parfaitement raison, on l’a posé et porté. Il nous faut une coopération européenne pour pleinement le porter. Cet article contient une notion plus large qui est d’éviter les distorsions de concurrence et d’assurer les mêmes contrôles, ne pas importer des produits qui ont des intrants interdits dans notre pays. » Sur ce point, il a aussi évoqué la création d’une agence sanitaire commune au niveau de l’Union européenne. « On va renforcer les contrôles au niveau national, mais ils ne seront pas parfaits tant que l’on n’aura pas la coopération européenne », précise-t-il. Sur les négociations commerciales en cours, « On va continuer à mettre la pression sur les transformateurs et les distributeurs » a expliqué le chef de l’Etat en rappelant que les premières assignations, contre Leclerc notamment, sont tombées. Cela « a eu son effet ». C’est Damien Greffin, président de la FNSEA Grand Bassin Parisien, qui a évoqué la question des ZNT : « On met les agriculteurs en insécurité sur le sujet des ZNT », a-t-il expliqué en demandant « un moratoire ». Emmanuel Macron n’a pas voulu s’engager sur un moratoire, « mais je vous entends sur la sécurité juridique pour les semis de printemps ou d’automne et ça, on l’apportera ». En revanche, pour les compensations économiques, il n’a pas voulu aller plus loin que les 25 millions d’euros annoncés quelques jours plus tôt, pour aider à l’achat de nouveaux matériels en viticulture et en maraichage. Une enveloppe jugée largement insuffisante. Enfin, pour la revalorisation des pensions pour les agriculteurs déjà retraités, Emmanuel Macron a renvoyé le sujet à la prochaine loi de Finances 2021.