Session de la chambre d’agriculture départementale / Alors que l’agriculture est sous les feux de l’actualité, Salon oblige, l’agriculture départementale s’inscrit dans une politique pérenne de dialogue avec la société : rencontre des élus municipaux, de la presse, visite du Sénat… et évènements « grand public »

La session de la chambre départementale d’agriculture avait lieu à Vesoul, le 21 février dernier. L’occasion de découvrir le rapport d’activité de « la Maison des Solutions » comme l’a rebaptisée son président Thierry Chalmin : « des activités variées et riches, toujours au profit de notre Agriculture, de nos paysages, de notre environnement, de notre Département… » Parmi les évènements marquants de l’année 2019, on peut citer le Festival de l’élevage, réunissant 200 vaches sur le site du Parc des expositions de Vesoul, et de rencontrer, entre-autres, un public de 250 scolaires au cours d’une journée dédiée. « Le bilan est très positif et cette formule sera sans nul doute renouvelée lors de la prochaine édition » a assuré Martin Truchot.

Des ZNT sans transition…
Un exemple parmi d’autres de la politique de main tendue et de communication positive à laquelle s’astreint l’agriculture départementale. « Nous sommes en année d’élections municipales, et c’est un échelon stratégique pour nous les agriculteurs, avec les communautés de communes : nous irons à la rencontre de ces élus pour leur faire partager la vision du rôle de l’agriculture (alimentation, eau, urbanisme…) et développer de nouveaux projets. », a assuré Thierry Chalmin. De fait, le traumatisme des ZNT, instaurée par décret pendant la trêve des confiseurs, est loin d’être digéré. « Alors qu’on donne un délai de cinq ans aux fabricants de machines à laver pour s’adapter à la nouvelle réglementation, il faut qu’on s’y mette en moins de deux semaines. Cette différence de traitement est anormale ! », résume Emmanuel Aebischer, le président de la FDSEA. Les possibilités d’aménagement de la distance minimale, en passant par des chartes signées avec les représentants des riverains, ne soulèvent pas l’enthousiasme. « On y réfléchit, mais il faut voir si ça vaut le coup de mette tout ça en branle pour passer de 5 à 3 mètres ? Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? » s’interroge le président Chalmin.
En direction de la presse, pour tenter d’instaurer des relations plus sereines, des efforts sont aussi déployés : « Nous avons invité la presse départementale et France 3 le 9 avril prochain chez Olivier Hugueny pour une visite d’exploitation, en dehors de toute pression rédactionnelle – en général quand on nous appelle c’est pour réagir à un problème – l’idée c’est de prendre du temps pour communiquer sur la manière de faire notre métier, c’est important ! ». Enfin, notons que le bureau de la Chambre d’agriculture a prévu de se rendre au Sénat le 20 mai prochain, pour une visite de découverte de cet organe législatif.

Un dossier calamité décevant
L’issue du dossier de demande en reconnaissance de calamité agricole, suite à la sécheresse estivale de 2019 a aussi été largement évoqué. « On est déçus, tous ensemble ! Sur 110 communes proposées par la Chambre d’agriculture et la DDT… Moins de la moitié ont été retenues, soit 47 communes, ce qui représente 231 exploitations pour un montant de 400 000 €. On a du mal à comprendre comment des satellites aux noms barbares nous donnent des taux de perte bien inférieurs à ceux de nos experts de terrains. », déplore le président. « Il sera difficile pour ceux qui ont fait les bilans de comprendre qu’il a fait moins sec au-dessus, à Vauvillers, qu’à Jussey, où la station météorologique de la commune a enregistré officiellement les précipitations les plus faibles de tout le département ! Ce satellite déçoit et c’est la même méthode qui est utilisée par les assurances… » Au sujet de cette question de l’eau, Stéphane Menigoz a attiré l’attention des participants sur la nécessité de faire le lien avec le développement du maraîchage dans le département (49 exploitations produisent désormais des légumes, avec de nombreux projets d’installation en cours). « L’eau, il faudra la stocker, pour accompagner les projets de maraîchage, dont les productions sont très dépendantes de cette ressource ! »

Alexandre Coronel

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