Assemblée générale d’Interbio / Alors que les conversions à l’agriculture biologiques se poursuivent à un rythme soutenu, Interbio Franche-Comté planche sur une offre de services diversifiée, qui permettra de conseiller individuellement les paysans.

L’essor de l’agriculture biologique se poursuit en Franche-Comté, comme l’illustrent les chiffres présentés à l’occasion de l’assemblée générale d’Interbio, le 18 avril dernier. C’est le fruit d’une nouvelle vague de conversions entamée en 2015 et qui ne faiblit pas : « En 2018, à l’échelle de la grande région, on compte 324 nouvelles exploitations en bio, soit 15 % de plus qu’en 2017, ce qui représente 23 544 ha supplémentaires (+16 %), principalement en grandes cultures, polyculture élevage, viticulture et maraîchage. 6 % de la SAU en Bourgogne Franche-Comté est désormais conduite en agriculture biologique. », relève Matthieu Christopherson, délégué général Interbio Franche-Comté.

5ème sur le podium national
La Grande région se hisse ainsi au 5ème rang français en termes de surfaces en AB. La Franche-Comté compte 881 fermes bio, dont 90 nouvelles : 24 élevages bovins laitiers, 15 maraîchers, 12 viticulteurs et 10 exploitations en grandes cultures. « 50 % des conversions se sont concentrées sur le département du Jura », note le délégué général. Au cours de l’année 2018, Interbio a accompagné techniquement les producteurs à travers différentes actions. 43 voyages d’études ont été organisés, 11 groupes techniques se sont réunis régulièrement et 12 bulletins techniques ont été réalisés. En élevage laitier par exemple, 10 éleveurs laitiers en bio et en conversion du secteur de Chevigny se retrouvent sur la thématique de la gestion des prairies, avec un suivi de parcelle, deux journées de formations, etc… De même, un groupe de travail constitué d’une vingtaine de maraîchers planche sur la question de la durabilité technico-économique des petites structures (moins de 1 ha de SAU), en s’appuyant sur des visites de ferme et des formations.

Valoriser l’expertise technique
Pour 2019-2020, Interbio prévoit de développer une offre de services diversifiée, tournée vers l’accompagnement individuel « de manière à aller plus loin au service des paysans. L’expertise de nos techniciens est reconnue sur le terrain et par les réseaux dont ils sont membres et Interbio Franche-Comté à besoin de générer des ressources propres pour assurer son développement. », précise le délégué général. Ce projet devrait aboutir à une offre de services de conseils payants à destination des paysans conventionnels, en conversion et bio, avec des tarifs de l’ordre de 175 €/jour pour les adhérents et 350 €/jour pour les non-adhérents. Parmi les services proposés, on peut citer en élevage laitier le diagnostic technico-économique de conversion, ou le calcul du coût de production individuel. En grandes cultures et en maraîchage, le diagnostic de sol ou des analyses (mycotoxines, maladies des végétaux, etc…)

Une plate-forme web
Autre grand chantier ouvert, celui de la future plateforme collective « Manger Bio » destinée à ouvrir aux producteurs bio locaux l’accès au marché de la restauration collective, et notamment publique. Elle devrait entrer en service à la rentrée 2019. « L’objectif de la plateforme ”Manger Bio” est de devenir une référence pour le bio local pour la restauration collective dans la région, explique Vincent Lagré, chargé de projet sur la plateforme. Les producteurs se heurtent souvent à deux problèmes majeurs : individuellement, ils ne peuvent pas accéder aux appels qui portent souvent sur de grosses quantités. Enfin, les coûts de transport sont trop onéreux car il leur faudrait livrer parfois 40 établissements dans divers endroits. Le principe de cette plate-forme est donc de leur permettre de répondre à une offre à plusieurs ». La gestion de cet outil sera collégiale (producteurs, partenaires, représentants de la restauration collective). Parmi les enjeux, celui de pouvoir contrôler les prix : les agriculteurs se réuniront par filière pour déterminer le tarif d’une gamme de produit à l’échelle régionale.

AC

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