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Foire de Saint-Bresson / La foire de Saint-Bresson attire son flot de visiteurs souvent ruraux mais cependant éloignés de l’agriculture, comme la plupart de nos concitoyens. Pour Patrick Grandvoinet, le président du Centre d’Elevage, c’est une opportunité à saisir pour toucher vraiment les gens et leur parler de l’élevage, loin de la folie des réseaux sociaux et de l’emballement médiatique.

Pour sa 37e édition, la foire de Saint-Bresson accueillera un concours bovin des 3 races (holstein, montbliarde et vosgienne), porté par le centre d’élevage des Vosges Saônoises. Une soixantaine de bêtes sont attendues, dès le matin avec les sections (concours jeunes et adultes) à 9h30, puis l’après-midi pour le championnat. Des lots d’ensemble devraient également être soumis à la critique du jury, et comme l’an passé, un défilé de petits veaux et jeunes présentateurs créera aussi de l’animation au pôle agricole.

L’ignorance…
Si la mobilisation des éleveurs est « de plus en plus difficile », d’après les mots du président du centre d’élevage Patrick Grandvoinet, une quinzaine d’élevages se sont néanmoins investis et seront présents pour tenir le ring. Un effort plus difficile cette année ? Sans doute un peu, à en croire les éleveurs. Il y a d’une part le temps à consacrer aux animaux (faire marcher les vaches, les tondre, les toiletter…), cela ne change pas. Une dizaine de jours à travailler double. Ce qui change en revanche, et qui d’année en année se fait plus lourd, ce sont les charges supplémentaires portées par les seuls éleveurs. « Tout augmente, et les gens l’acceptent. La seul chose qui n’augmente pas, c’est le prix du lait, celui des produits agricoles, constate M. Grandvoinet. C’est encore nous les dindons de la farce. »
Quant au regard que portent les gens sur cette situation, il est souvent pétri de bons sentiments mais aussi coloré d’ignorance crasse. « L’an dernier à Cournon, témoigne encore l’éleveur qui y concourait, 5 petits jeunes sont venus me parler. Gentils, mais complètement déconnectés. Ils ont des solutions toutes faites pour nous, du genre “pourquoi vous ne transformez pas ? Et pourquoi vous ne vendez pas en direct ?” » Dans un monde complexe, le débat à base de slogans est malheureusement la règle.

… combattue par la parole
Et c’est sans compter sur les récentes opérations de communication, de désinformation et parfois de terrorisme (incendie criminel d’un abattoir par exemple) opérées par des militants de la cause animale. Alors Saint-Bresson dans tout ça ? « Saint-Bresson, c’est très important ! Insiste encore Patrick Grandvoinet. On rencontre 10 ou 20.000 personnes, des gens qu’on n’a pas l’habitude de voir, qui n’ont pas non plus l’habitude de nous parler. On est vu en direct, on peut causer, et c’est crucial. »
Bien-être animal, consommation de viande, qualité du lait… Loin de la loupe déformante portée par les médias qui tendent volontiers le micro aux plus bruyants, la parole des éleveurs et la discussion dépassionnée permettront certainement une approche nouvelle pour une partie du public sur des sujets devenus brûlants. « Sur le prix du lait par exemple, quand on demande 0,40€ par litre au lieu de 0,34, si on explique comme il faut, les gens mettraient ces 6 centimes. »
La foire qui devrait encore bénéficier d’un soleil automnal est donc le lieu de la rencontre ou des professionnels peuvent dissoudre dans la parole les craintes distillées par les « antis » de tout poil. Un dialogue salutaire, à la veille d’un hiver qui pourrait bien encore sembler terriblement long, entre un stock fourrager plus que préoccupant, et des annonces de prix du lait (et de volumes) décevantes.

LD

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