éolienne

En zone vulnérable aux nitrates / L’hiver va bientôt s’installer et avec lui, son lot de règles en matière d’épandage et de documents à renseigner, notamment pour les personnes concernées par la nouvelle zone vulnérable 2017 en Haute-Saône. Nous rappelons donc ici ce qui s’applique en saison hivernale au titre de la Directive Nitrates (reliquat, plan de fumure, cahier d’épandage, dates d’épandage…).

Détruire les couverts d’interculture à partir du 15 novembre
Les couverts peuvent être détruits après le 15 novembre. La fauche ou le broyage des parties aériennes des couverts était cependant possible avant le 15 novembre, quand il n’y a pas de retournement du couvert. La destruction chimique des couverts d’automne est interdite sauf sur les parcelles en techniques culturales simplifiées, ainsi que pour lutter contre les vivaces sous réserve d’une déclaration à l’administration. Si la teneur en argile du sol de la parcelle est supérieure à 30 % (analyse de terre faisant foi) la date de destruction peut intervenir au 1er novembre. Le choix des couverts est large, mais si vous avez implanté une légumineuse seule, elle devra être maintenue en place jusqu’au 15 février. Ensuite, la gestion de l’interculture est à consigner dans votre cahier d’épandage : type de couverts, dates semis/destruction, mode de destruction. Par contre, si vous avez besoin des parcelles en couverts pour épandre des effluents en hiver, mieux vaut les garder en place, car l’épandage sur couvert n’est possible que si le couvert n’est pas détruit pendant 20 jours après l’épandage (voir extrait du calendrier d’épandage ci-contre). Attention, il est toutefois interdit d’épandre sur sol enneigé et d’épandre des effluents liquides ou des engrais sur sol gelé en surface ou pris en masse. Si vous n’avez pas de couverts, notamment après une récolte de maïs grain, de sorgho ou de tournesol, les cannes de ces cultures étaient (ou sont) à enfouir dans les 15 jours après la récolte.

Une analyse de sol par an et des pesées de colza
Chaque début d’année, en zone vulnérable, il faut réaliser au moins un reliquat d’azote dans une parcelle voire une analyse de sol complète. En effet, afin d’établir votre dose prévisionnelle d’azote à apporter à une culture, vous avez obligation, dès 3 ha exploités dans la zone vulnérable (grandes cultures, prairies, maraîchage, viticulture,…), de réaliser chaque année une analyse de sol sur un îlot cultural pour une des trois principales cultures exploitées dans cette zone. En priorité, il sera fait une mesure du reliquat azoté en sortie d’hiver sur cultures d’hiver, sinon, du taux de matière organique ou de l’azote total présent dans les horizons de sols cultivés, pour les cultures de printemps. Si vous n’avez que des prairies, l’analyse n’est pas obligatoire. Pour cela, adressez-vous à la Chambre d’Agriculture ou à votre technicien habituel. Le résultat de l’analyse peut être utilisé sur d’autres parcelles de l’exploitation avec les mêmes conditions de sol, de fertilisation et de précédent cultural. Pour le colza, les poids de matière verte en entrée et en sortie d’hiver sont nécessaires pour le calcul de la dose prévisionnelle d’azote. Ils doivent donc être, soit estimés par la méthode visuelle au champ, soit mesurés par la pesée moyennée du colza dans quatre placettes d’un m² de chaque parcelle.

Réaliser son plan prévisionnel de fumure 2018
Un plan prévisionnel de fumure est toujours à réaliser par tout exploitant qui apporte des fertilisants azotés au pré, au champ, en bio ou pas, sur toute parcelle exploitée en zone vulnérable. Sur ce document, on inscrit sur chaque parcelle la quantité d’azote prévue (même si elle est de zéro), la répartition des apports prévus, ainsi que le calcul détaillé de la dose d’azote à apporter pour toutes cultures recevant plus de 50 kgN/ha, d’après la méthode dite du bilan prévisionnel, ou pour tout apport sur culture dérobée. Tout cela est détaillé dans l’arrêté préfectoral régional n°2015-301-439 établissant le référentiel régional de mise en œuvre de l’équilibre de la fertilisation azotée. Le plan de fumure, à établir avant le 1er apport d’azote minéral en sortie d’hiver, est une besogne de la période hivernale mais il existe heureusement plusieurs outils informatiques facilitant le calcul des doses d’azote et la mise en page du document final. La Chambre d’Agriculture propose à ce titre l’abonnement à l’outil « Mesparcelles » sur Internet ou des prestations de réalisation des documents réglementaires de suivi cultural.

Tenir à jour régulièrement son cahier d’épandage
Le cahier de campagne d’enregistrement des pratiques doit être tenu à jour et actualisé après chaque épandage de fertilisant azoté, par parcelle. Il intègre la gestion de l’interculture précédant la culture principale ainsi que les apports réalisés sur la culture dérobée ou sur le couvert. On ne pense pas toujours à renseigner les dates d’un dépôt de fumier au champ et de reprise du tas pour épandage, les dates de fauche sur prairie ou encore de mentionner l’absence d’apport dans le document ! En plus, chaque fois que des effluents d’élevage produits par l’exploitation sont épandus sur des parcelles mises à disposition par des tiers, le cahier d’enregistrement doit comprendre un bordereau cosigné par le producteur des effluents et le destinataire. Ce bordereau comporte l’identification des îlots culturaux récepteurs, les volumes par nature d’effluents et les quantités d’azote épandues et la date de l’épandage. Pour les exploitations d’élevage, les éléments de description du cheptel, la production laitière annuelle, le temps de présence des animaux à l’extérieur des bâtiments, doivent être inscrits dans le cahier d’enregistrement afin d’estimer la quantité d’azote épandable produit par les animaux. Les règles de la Directive Nitrates, dont nous avons fourni ici un extrait, sont nombreuses et évolutives au cours des années. En cas de doute sur ce que vous avez le droit de faire ou pas, contactez la Chambre d’Agriculture ou la DDT. Retrouvez les principaux textes et documents disponibles sur www.franche- comte.chambagri.fr, onglet Haute-Saône, rubrique actualités.

 Céline Beluche Chambre d’Agriculture

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