Sebastien Courtois

Lait bio / La coopérative Sodiaal envisage d’accompagner les conversions de producteurs en bio, pour atteindre dans un premier temps près de 8 % de sa collecte. Déjà la coopérative a sorti un beurre bio sous la marque « C’est qui le patron ». Bientôt, l’usine Nutribio de Montauban produira de la poudre infantile bio, l’équivalent de la production de 900 élevages.

Sodiaal ne souhaite visiblement pas manquer le train du lait bio. Présente au salon Tech & Bio à Valence la semaine passée, la coopérative a affiché des objectifs ambitieux pour suivre le rythme important des conversions. La collecte de lait bio en France, après un automne et un hiver difficile, est en effet repartie à la hausse cet été pour atteindre des records historiques (plus de 50 ML de lait collectés par mois en France). « Au cours du deuxième semestre 2017, la collecte de lait devrait connaître une hausse substantielle résultant de la vague de conversions initiée fin 2015 et de la période de conversion généralement comprise entre 18 mois et deux ans pour la production de lait bio », explique l’Agence bio dans un communiqué le 14 septembre.

Objectif 300 ML
Avec bientôt 200 ML de lait collectés par plus de 600 producteurs, Sodiaal a déjà un pôle bio bien développé, principalement dans le Sud-Est où la coopérative collecte aujourd’hui 12 % de son lait en bio (contre une moyenne nationale autour de 4,3 %). En France, l’objectif est d’atteindre 300 ML de lait bio collecté, soit autour de 7 à 8 % du total national. Il va donc falloir convertir un certain nombre d’exploitations en bio. Sébastien Courtois est adhérent Sodiaal dans le Rhône, producteur de lait bio et administrateur Sodiaal-Union. Il est également membre du comité de pilotage bio national, et était présent à ce titre à Valence au Tech & Bio. Pour lui, la dynamique est lancée, et les conversions à venir devraient répondre à une demande sans cesse croissante. Concernant le prix, la politique est nationale : « Nous prenons en compte une partie du prix conventionnel, mais aussi le taux de déclassement, et l’environnement français et allemand. » En 2017, le lait bio aura varié de 400 à 500 € les 1 000 l, avec une moyenne sans doute proche de 460 €. Quant aux soutiens à la conversion, ils consistent chez Sodiaal en une prime de 30 € la première année, puis un soutien allant de 30 à 50 € la seconde année, en fonction du prix du lait conventionnel, avec effet atténuateur (prime d’autant plus élevée que le prix du conventionnel est bas).

Du beurre bio avec « C’est qui le patron ? »
Reste aussi pour Sodiaal à répondre à la demande sur les autres marchés que le lait liquide et le fromage. Le 18 septembre, la coopérative a lancé un beurre bio de la marque « C’est qui le patron », sous le même principe que le lait « qui rémunère le producteur ». « Les produits arrivent progressivement car la demande est 5 fois supérieure à l’offre », explique-t-on chez C’est qui le patron. Les plaquettes sont déjà en vente chez Casino, puis courant octobre dans la plupart des grandes surfaces. Autre marché porteur : celui des poudres de lait infantiles. A ce jour, la production de fromages bio « n’est pas assez importante pour fournir tout le lactosérum nécessaire à la confection de poudre infantile », fait remarquer Sébastien Courtois. Le service de recherche et développement de Sodiaal a donc développé une technologie innovante (et déposé des brevets) pour extraire la protéine directement depuis le lait liquide. C’est l’usine Nutribio de Montauban qui sera chargée de cette nouvelle production, avec un objectif de 180 ML annuels dans ce débouché, soit environ 900 producteurs de lait bio. De quoi répondre à une demande qui connaît une croissance annuelle à deux chiffres. Depuis plusieurs années.

LD

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