chaleurs

Détection des chaleurs / Les éleveurs de vaches laitières de régions d’élevage (Doubs, Bretagne et Ecosse), équipés ou non de détecteurs automatisés de chaleurs, ont été enquêtés sur leurs pratiques et leurs attentes vis-à-vis des nouveaux outils. 

La gestion de la reproduction d’un troupeau bovin laitier passe par une bonne détection des chaleurs. Pour aider les éleveurs dans cette tâche, des technologies de détection automatisée existent. En 2014 et 2015, des éleveurs de trois régions (Bretagne, Doubs et Ecosse) équipés ou non de ces outils ont été enquêtés. Cette étude a permis de recueillir les pratiques de reproduction et de conduite des troupeaux, ainsi que les motivations ou freins à l’utilisation de ces outils. Du côté des éleveurs non équipés de détecteurs automatisés de chaleurs, l’enquête révèle des pratiques de reproduction variées. Ainsi, parmi les 71 éleveurs non équipés, 65 ont recours à l’insémination artificielle sur leurs animaux. La monte naturelle (occasionnelle ou exclusive) est assez répandue quelle que soit la région (41/71). Un quart des éleveurs utilise des outils d’aide à la détection tels que de la peinture ou des bandelettes. Plus de 90 % des éleveurs de ce groupe notent les événements de reproduction. Neuf éleveurs ont des difficultés marquées pour détecter les chaleurs. En termes de motivation à s’équiper en outils automatisés, parmi les éleveurs enquêtés, 12 sur 71 sont intéressés par l’achat de ces outils tandis que 12 autres sont indécis. L’amélioration des performances et du management de la reproduction (18/24), le confort de travail (10/24) et le gain de temps (8/24) apparaissent comme les trois principales motivations à s’équiper chez les éleveurs travaillant sans ces outils aujourd’hui.

Le coût, principal frein évoqué
Le principal frein à l’investissement dans ces capteurs, évoqué par la moitié des éleveurs (37/71), est le coût de l’outil. Le ratio coût sur bénéfices, pour 18 d’entre eux, et l’absence de besoins pour 14 autres représentent les autres principaux freins. L’évolution de la relation avec les animaux (6/71), la compatibilité avec l’élevage (5/71) et l’image du métier (4/71) ont également été cités par des éleveurs. Qu’ils envisagent ou non de s’équiper, 26 éleveurs bretons parmi les 31 enquêtés dans cette région sont intéressés par un guide d’aide à la décision afin de mieux connaître le fonctionnement de l’outil, son coût, sa fiabilité, sa durée de vie, etc. Du côté des éleveurs équipés de systèmes de détection automatisée des chaleurs, les 52 éleveurs équipés ont recours à l’insémination artificielle. Parmi eux, 24 inséminent eux-mêmes leurs animaux, pratique particulièrement observée en Ecosse. Un ou plusieurs taureaux sont aussi présents dans 32 élevages (pour la monte naturelle occasionnelle ou exclusive).

Améliorer la gestion de la reproduction
Principale motivation à l’investissement, pour 41 des 52 éleveurs équipés enquêtés : répondre à l’objectif d’améliorer la gestion de la reproduction. Trois éleveurs déclarent avoir choisi d’améliorer ainsi leur confort de travail, et six mettent en avant le gain de temps. Enfin, deux éleveurs du Doubs n’avaient pas de motivations particulières : ils se sont équipés en détecteurs automatisés de chaleurs suite à l’achat d’un robot de traite.
La plupart des éleveurs (35 sur 52) se sont renseignés auprès de partenaires, conseillers, commerciaux, inséminateurs ou vétérinaires pour le choix de leur outil. Cet outil était fourni avec un autre équipement pour 11 d’entre eux (salle ou robot de traite, détecteur de vêlages…). Près de 75 % des éleveurs enquêtés ont choisi un outil qui fonctionne de façon indépendante (standalone). Suite à l’installation de cet équipement, sept éleveurs délèguent totalement la détection des chaleurs à l’outil. En revanche, 13 privilégient l’observation visuelle et vérifient systématiquement les alertes émises par l’outil. Enfin, la majorité des enquêtés de ce groupe (32/52) adopte une stratégie intermédiaire : ils inséminent leurs animaux quand ils reçoivent une alerte ou détectent visuellement les chaleurs. Ils ne cherchent pas à les vérifier systématiquement par l’observation quand ils reçoivent une alerte et inversement.

Globalement satisfaits
Les éleveurs sont globalement satisfaits de la facilité de prise en main de l’outil (47/52), du service après-vente de l’équipement (38/52). La fiabilité et la robustesse de l’outil, le temps passé à la détection des chaleurs et les performances de détection correspondent aux attentes de presque 60 % des éleveurs enquêtés. L’impact sur les performances de reproduction du troupeau et l’impact économique sont les critères pour lesquels le nombre d’éleveurs satisfait est le plus faible. En termes d’impact sur le confort de travail, c’est la sérénité au moment de l’insémination qui constitue le critère le plus cité, pour lequel 37 des 52 éleveurs, soit 71 %, perçoivent un impact positif. La flexibilité des horaires (pour 20 d’entre eux), la gestion des absences (pour 19) et le temps de travail (18 éleveurs) sont les autres principaux points sur lesquels cet outil automatisé a eu un impact positif. n revanche, pour chacun de ces critères de confort de travail, quelques éleveurs (2 à 3) identifient néanmoins un impact négatif des détecteurs automatisés de chaleurs.

AC, d’après Idele

 

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