Moisson

Moisson / Malgré un scénario climatique marqué par une combinaison de chocs thermiques et de stress hydrique, les résultats des récoltes renouent avec la normalité : corrects en orge et en blé, plutôt prometteurs en colza.

L’hiver 2017-2018, hiver doux et humide, mais avec néanmoins un épisode de froid de nature à limiter la pression des bio-agresseur, fut globalement favorable aux cultures d’hiver. Le printemps 2017 a été cependant caractérisé par une succession de phénomènes météorologiques extrêmes, dont on pouvait craindre les conséquences… Au cours d’un mois de mars et un début avril chauds, très ensoleillés, mais secs, les céréales ont pris de l’avance dans leur stade végétatif. Durant la seconde quinzaine d’avril, un coup de froid marqué a exposé les cultures au gel. « Ce coup de froid est intervenu durant la période de méiose – la formation du pollen – des blés tendres et de l’orge, note Emeric Courbet, conseiller grandes-cultures à la Chambre d’agriculture, ce qui laissait craindre une diminution de la fertilité des épis. »

Chocs thermiques
« La fin du cycle des céréales a aussi été caractérisée par des températures élevées associées à la sécheresse : dès la fin mai, des pics à plus de 30°C, conjugués à une faible réserve utile (deux fois plus de jours “échaudants” que la normale…) ont eu des conséquences visuelles finalement impressionnantes visuellement. », poursuit le technicien. Aussi, les résultats de la moisson sont plutôt une bonne surprise, compte tenu de ce scénario climatique complexe, qui a combiné chocs thermiques et stress hydrique. Ainsi, pour les orges d’hiver, le bilan est moyen à bon, selon les situations pédo-climatiques. « Les rendements vont de 30 à 90 qx/ha, à 69,5 de moyenne. Il y a eu un peu de casse liée au gel, et au sec dans les zones à cailloux, mais globalement c’est correct, avec d’excellents calibrages. Conséquence des importantes quantités d’azote disponible au retour des pluies début mai, combinées à des rendements bridés par les accidents climatiques, quelques orges de brasserie affichent toutefois des taux de protéines trop élevés. » C’est donc beaucoup mieux qu’en 2016, mais à peine un peu au dessus que la moyenne quinquennale. Les rendements des blés varient pour l’instant de 57 à 90 qx/ha, à 73,5 en moyenne. « Les poids spécifiques, de 79 en moyenne sur les parcelles déjà récoltées, est un peu juste, ce qui fait craindre le déclassement de certains lots. Les taux protéiques sont corrects ». Le retour d’un temps perturbé et incertain cette semaine nécessite d’être vigilant, surtout s’il y a déclenchement de verse. En cas de doute, il est recommandé de prioriser les récoltes en fonction de la sensibilité des variétés (notamment sur la note de sensibilité à la germination sur pied). « Il est également important de veiller à l’homogénéité du peuplement : les situations touchées par un stress hydrique précoce suivi de retours de pluies, ou par les gelées d’avril, sont davantage exposées à des montées tardives de talles, pas forcément mûres lors de la moisson. L’impact de ces grains immatures est disproportionné par rapport à leur niveau de présence : quelques grains verts peuvent abaisser la valeur de TCH d’un lot. », prévient Jean-Charles Deswarte, d’Arvalis-Institut du végétal.

Bonne surprise en colza
La bonne surprise semble venir du colza, si la tendance dessinée par les premières récoltes se confirme. « Avec une moyenne à 41 qx/ha, des rendements qui s’échelonnent de 31 à 53 qx/ha pour les premières parcelles dont j’ai les résultats, c’est peut-être une année record qui se dessine ! Il semble que l’épisode de froid – gel des 1ères siliques – et surtout le stress hydrique n’aient pas trop impacté les colzas, bien implantés. On a probablement des PMG très élevés. », conclut Emeric Courbet.

AC

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