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Chiens de troupeau / Dimanche 6 août la Haute-Saône accueillera la finale nationale des chiens de troupeau à Montbozon (70). Mais plus qu’un objet de compétition, le chien est un compagnon quotidien et un investissement réfléchi dans le fonctionnement de l’exploitation. Témoignage de Laurent Goux, éleveur laitier et utilisateur de chien de troupeau depuis 25 ans. 

L’Institut de l’élevage consacre une équipe dédiée au chien de conduite. Ce choix est argumenté : « Aujourd’hui, les attentes des éleveurs vis-à-vis de leur métier ne sont plus les mêmes. Ils doivent faire face à des contraintes économiques fortes, dans un contexte d’agrandissement des troupeaux et de main-d’œuvre devenue rare et chère dans les exploitations. » L’utilisation du chien de troupeau est donc loin d’être un gadget. « Je suis venu au chien de troupeau par nécessité », reconnaît d’emblée Laurent Goux, éleveur laitier au Gaec du prieuré à Rosey près de Vesoul. A l’aube des années 90, comme dans beaucoup d’autres régions, une association se crée en Haute-Saône autour du chien de conduite. L’ACT 70 était née. Au début Laurent Goux se lance, avec un peu la crainte du prix : « Je cherchais un chiot pas trop cher, car je me posais des questions : est-ce que ça va marcher ? » Il trouve donc un chien sans origine reconnue, mais dont les parents donnaient satisfaction à leur maître. « Avec l’ACT 70, j’ai pris des cours, et aussi j’ai rencontré une bande de copains ! » Un groupe qui organise des formations et des entraînements, d’abord sur les oies (« c’est plus facile à gérer »), puis sur les génisses, et les vaches.

Un quart d’heure par jour
L’assiduité est une condition pour la réussite. Mais à bien y repenser, l’astreinte n’est pas si importante. « Au début, comme pour tous les chiens, il y a la période d’éducation à l’obéissance », qui dure 6 mois environ. C’est un préalable important avant de commencer le dressage en lui-même. Une fois cette période accomplie, reste l’entraînement en lui-même : rien d’insurmontable pour Laurent, qui estime l’investissement en temps à environ un quart d’heure par jour. « L’important, conseille-t-il, c’est de disposer d’un parc facile à mettre en œuvre. Les oies, par exemple, c’est idéal. » Il faut également de la rigueur dans la gestion du chien : quand on le sort, c’est pour travailler. Très vite, la sortie quotidienne peut se faire sur les animaux, et le quart d’heure d’entraînement s’applique grandeur nature, sur le troupeau, pour aller chercher les vaches ou les pousser à la traite. « Poules, oies, génisses, vaches… On s’en sert tous les jours, complète Édith l’épouse de Laurent. Tous nos tracteurs sont équipés de plastiques durs sur les marchepieds. Nos chiens de troupeau sont aussi des chiens de ferme », polyvalents et enthousiastes.

Investissement rationnel
Une fois le chien dressé, il peut servir de longues années. L’idéal est d’en avoir plusieurs en même temps pour être toujours prêt. Quant au coût du chien, il est largement en deçà des services rendus. Même avec un chiot doté d’un pedigree de qualité, proche de 1.500 €, le calcul est vite fait. « Je vais chercher tous les jours les vaches seul, avec mon chien. » Sans le chien, il faudrait compter sans doute avec 2 personnes de plus aux heures de traite. Bien-sûr, il faut aimer ça. Certains éleveurs préféreront investir ailleurs, mais il faudra quoi qu’il en soit que le travail soit fait : « J’en connais qui préfèrent autant leur quad et un seau de granulés », admet Laurent Goux. Mais pour ceux qui apprécient le contact avec l’animal (une âme d’éleveur ?), le choix est rationnel. « Quand le chien me ramène le troupeau, je le remercie », sourit Édith qui apprécie la complicité avec le chien dans le travail.

LD

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