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Prix du lait / A l’appel de la FNPL, les producteurs de lait ont manifesté dans toute la France pour réclamer à la coopération une juste rémunération de leur travail. Les producteurs de Haute-Saône ont donné le ton avec une action devant le site d’Eurosérum à Port-sur-Saône, à deux jours de l’assemblée générale de Sodiaal qui s’est tenue le 14 juin à Paris.

A l’appel de la FDPL de Haute-Saône, une cinquantaine d’éleveurs ont manifesté lundi 12 juin devant l’usine Eurosérum (Sodiaal) à Port-sur-Saône. Avec eux, une douzaine de bennes de fumier et des pneus, inévitables symboles du mécontentement des agriculteurs. Emmanuel Aebischer, président de la FDSEA, était présent sur place. Pour lui, il s’agit de faire pression sur Sodiaal, la première coopérative laitière française, avant son AG nationale qui se tenait le 14 juin à Paris.

Le beurre vaut de l’or
Car malgré les acquis syndicaux « qui se sont doucement mis en place ces derniers mois », et « les marchés tous au vert », le prix du lait ne remonte pas comme il le devrait (voir ci-contre). « On est à peine à 31 centimes de prix de base, se désole Emmanuel Aebischer, quand on devrait être au moins à 34 ! ». Sur les marchés, les cours de matières grasses sont historiquement hauts : selon les statistiques européennes (MMO) une tonne de beurre se facture début juin à 4 900 €. Cela représente une augmentation de 80 % par rapport à la même période en 2016. A titre d’exemple, le beurre concentré (93 % de MG) était à 4 991 € /T à la facturation et à 5 545 € /T pour les nouveaux contrats début juin. Sur les marchés à terme le cours du beurre confirme cette tendance haussière, et se situe à presque 5 500 € la tonne de beurre livrée en juillet 2017. Même le cours des protéines remonte : malgré les 350 000 tonnes stockées par la commission européenne, qui rendent le marché fragile et les opérateurs prudents, le prix de la poudre de lait écrémé a repris des couleurs en mai et connaît depuis une augmentation. Début juin, il se situe à 1 940 €/T soit une augmentation de 14 % par rapport à la même période en 2016.

La collecte toujours en baisse en France
Fait supplémentaire : la production laitière en France est en nette régression comparé à 2016, mais aussi comparé à la collecte moyenne des 5 dernières années. Cette production en berne s’explique par des raisons climatiques et économiques. Sur le premier trimestre 2017, la baisse est de 3,1 %. Le recul de la collecte s’est même accentué au mois de mai avec 3 semaines à -4 %. Au niveau européen la collecte est également inférieure à celle de 2016, en baisse de 1,2 % sur le premier trimestre 2017. En Allemagne, premier producteur laitier d’Europe la collecte était en recul de 3,5 %. Cette baisse de l’offre devrait contribuer au rééquilibrage des marchés, mais ce n’est pas ce que l’on observe. « Face à une situation toujours très difficile des producteurs de lait et compte tenu des éléments de contexte présentés, les producteurs de lait doivent bénéficier dès le mois de juin d’une revalorisation des prix, réclame la FNPL. Les coopératives doivent donner l’exemple en renvoyant de la valeur aux producteurs. » Les producteurs réclament donc une application rapide de la loi Sapin 2 qui offre les moyens de prendre en compte les coûts de production et ainsi obtenir des revalorisations de tarifs notamment sur le marché des MDD. Pour l’été, ils réclament « au moins 350 €/1000 l sur les mois de juin-juillet et août ». Enfin, dans la perspective des Etats généraux de l’alimentation, la FNPL revendique « un réel partage de la valeur » pour ne plus que les producteurs soient « la variable d’ajustement ». « Une nouvelle méthode de détermination du prix doit être adoptée pour fixer un prix juste à la production. »

LD

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