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Grandes cultures / La moisson a démarré pour les orges d’hiver. S’il est encore tôt pour des mesures représentatives, rendements comme qualité devraient être dans la moyenne basse. Pour les orges de printemps et les blés semés tardivement, les grandes chaleurs subies ces derniers jours pourraient en revanche pénaliser la fin du remplissage, même si l’impact sur les rendements reste contenu. 

Premiers allers-retour de bennes dans le département, sous un soleil de plomb. Les moissonneuses ont déjà attaqué les orges d’hiver dans la plaine de Gray, la vallée de la Saône, la vallée de l’Ognon. Chez Terre-Comtoise, les premières mesures donnent des résultats (encore très provisoires) corrects avec des PS autour de 67-68, entre 10 et 11 de protéine. Pas si mal compte-tenu des conditions climatiques plus que médiocres cet hiver avec une « sécheresse hivernale » exceptionnelle.

Echaudage : quel risque ?
Les prévisions sont donc plutôt optimistes pour les orges d’hiver. Mais les agriculteurs sont inquiets sur les orges de printemps et les blés, qui subissent encore des chaleurs exceptionnelles autour du solstice d’été. Le risque d’échaudage plane sur ces cultures. Physiologiquement, il s’agit d’une rupture dans le processus de maturation, avec un dessèchement anticipé de la plante et un mauvais report des photosynthétats, notamment ceux de la dernière feuille, dont le rôle au cours du remplissage a été largement mis en évidence. Résultat : des PMG (poids de mille grain) réduits, une sur-représentation des grains petits ou flétris (qui passent en déchet), parfois des grains plus cassants, des PS impactés.
Un risque pour le moment difficile à évaluer avant récolte, prévient Luc Pelcé, d’Arvalis Institut du Végétal : « C’est sûr que visuellement, ce n’est pas agréable de voir blanchir les parcelles, reconnaît-il. Mais lorsqu’une plante est arrivé à son stade de maturité physiologique, ce qui se passe au-delà importe peu. » C’est donc le cas des orges d’hiver, dont la « stratégie d’évitement » fonctionne bien : elles ont pour la plupart atteint le stade de maturité physiologique début juin, et les périodes de fortes chaleurs apparues depuis n’auront eu quasiment aucun impact.
Il en va différemment des blés et des orges de printemps : avant maturité physiologique, les fortes chaleurs vont impacter le PMG. « Mais rappelez-vous que des trois composantes de rendement, le PMG ne joue que sur environ 20 % », rappelle le spécialiste. De fait, le nombre d’épis par m² est déjà connu depuis le tallage. Le nombre de grains par épis dépend essentiellement des conditions à la méiose et au fleurissement. Après floraison, on a donc déjà une bonne idée du potentiel de rendement. Reste le PMG. Des conditions favorisant l’échaudage peuvent faire perdre 5 ou 6 g de PMG, mais ça ne représente « que » 10 à 15 % du rendement.

Céré’Obs : 75 % de conditions bonnes à très bonnes
A ce jour, prudence donc, sans catastrophisme. Dans son dernier rapport en date du 15 juin, Céré’Obs estime encore que 71 % des blés en Bourgogne-Franche-Comté sont en conditions « bonnes à très bonnes », 70 % des orges de printemps. Plus généralement en France, « les conditions de culture étaient bonnes à très bonnes pour les trois quarts des blés et des orges de printemps et les deux tiers des orges d’hiver et des blés durs semés pour la récolte 2017. » Le coup de chaud subi depuis le 15 ne va donc pas arranger le potentiel, mais sans le réduire complètement, comme cela s’est passé en 2016, avec des conditions climatiques catastrophiques en juin et juillet.
Côté maïs, Céré’Obs donne aux parcelles franc-comtoises le meilleur potentiel de ces 5 dernières années, avec une avance de plus de 3 semaines sur le stade 6-8 feuilles, par rapport à l’année passée. Mais il ne faudrait pas que la sécheresse se poursuive, notamment en juillet…

LD

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