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Région / Présenté en assemblée plénière les 12 et 13 janvier, le budget régional pour l’agriculture devrait rester stable à 9,6 M€. C’est relativement peu en proportion de son budget, mais encore plus si on le rapporte à la valeur ajoutée agricole produite en Bourgogne Franche-Comté. Comparaisons.

Les régions occupent une place centrale dans la politique agricole puisque depuis 2014, elles sont responsables de la gestion des fonds européens. Cela représente 1 476 M€ attribués à la Bourgogne et à la Franche-Comté, pour la période 2014-2020. Pour l’agriculture, il s’agit principalement du Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural). Indépendamment de ces fonds européens, les régions sont autonomes pour inclure dans leur budget un soutien à l’agriculture. Toutes le font, mais à différents niveaux. Les 12 et 13 janvier en assemblée plénière, le conseil régional de Bourgogne Franche-Comté devrait renouveler son budget pour l’agriculture à hauteur de 9,6 M€. C’est peu comparé aux autres régions, surtout si on le rapporte à la valeur ajoutée agricole produite.

BFC en queue de classement
Ce montant représente en effet seulement 0,73 % du budget régional. Une proportion comparable à ce qu’y consacrent les Hauts de France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, la PACA ou le Grand-Est. Mais c’est bien moins que ce qu’investissent la Nouvelle Aquitaine (2,08%), la Bretagne (2,27%) ou les Pays de la Loire (4,08%). La note régionale dégringole encore quand on rapporte ces chiffres à la valeur ajoutée de l’agriculture. D’après les données publiées par Agreste, on constate en effet que pour 1 000 € de valeur ajoutée agricole hors subventions, la région Bourgogne Franche-Comté aura insufflé 1,92 € seulement ! Seule la Région Centre fait pire, avec 1,51 € pour 1 000€ de valeur ajoutée agricole. C’est loin derrière PACA (5,65 €), l’Occitanie (7,18 €) ou les Pays de la Loire (8,89 €). Sans comparer à l’atypique Île de France (11,58 €), c’est bien moins que les 5,57 € de la région Nouvelle Aquitaine dont la valeur ajoutée agricole est structurée à peu près de la même façon (bétail, céréales, vins de qualité). Bref, toutes les comparaisons sont en défaveur de notre région. À cause de la fusion en cours, des aménagements sont nécessaires pour faire s’accorder les politiques des deux anciennes régions. Mais dans un budget global en hausse de 14 % (1,50 G€ en 2017 contre 1,32 G€ en 2016), l’agriculture voit le sien stagner voire baisser légèrement (-2%). La forêt en revanche voit quasiment doubler le sien, à 5,1 M€ contre 2,59 M€ en 2016 : sur ce sujet il y a eu une réelle volonté politique.

La région hérite pourtant de la compétence économique
Le constat est d’autant plus alarmant que depuis la loi NotrE, les départements ne disposent plus de la « compétence générale » qui leur permettaient de financer des actions locales pour les agriculteurs notamment. C’est la région qui en a hérité. Tout ce qui était auparavant financé par le conseil départemental (et cela représentait un montant important dans notre département) ne pourra désormais plus l’être sauf si cela peut rentrer dans sa compétence « sociale ». Exit donc les soutiens aux plans de lutte contre les ravageurs, ou les aides localisées suite aux catastrophes climatiques. En toute logique, le relais devrait être pris par la région, qui n’en prend visiblement pas le chemin. La centralisation à l’excès va pénaliser l’agriculture, dont les problématiques sont souvent locales.

LD

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