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Dégâts de sangliers / Malgré les -13 °C en milieu de matinée dans la cour de la ferme du GAEC Michel à Mersuay, de nombreux agriculteurs s’étaient déplacés pour alerter la préfète sur les dégâts des sangliers. 

La colère commençait à monter. Des quatre coins du département, les remontées du terrain font apparaître que la pression cynégétique est forte, très forte. Alors qu’il ne reste plus qu’un seul week-end de chasse et au vu des populations de sangliers, la FDSEA et les JA ont invité la préfète de Haute-Saône à prendre des mesures urgentes. Des agriculteurs de Fougerolles, Dampierre-sur-Linotte, et de bien d’autres secteurs s’étaient déplacés ce lundi matin pour faire part de leur mécontentement quant aux dégâts de gibier.

Plus qu’un WE de chasse
Nous sommes à un week-end de la fermeture de la chasse est la pression des sangliers reste forte dans de nombreux secteurs. Si les choses ne bougent pas d’ici là, la situation sera catastrophique à la fin de la chasse et surtout courant du printemps. Des hordes de sangliers ont été aperçues par des riverains dans plusieurs secteurs, notamment dans les réserves. Par exemple à Fretigney, une centaine de sangliers auraient été comptés. A un week-end de la fermeture, ce chiffre ne rassure pas les agriculteurs-riverains. Après un bref dialogue entre la préfète et les agriculteurs, le secrétaire général de la fédération des chasseurs essaye tant bien que mal de minimiser la situation. Ce qui n’est pas du goût des éleveurs qui n’en peuvent plus des dégâts croissants et récurrents. La délégation s’est rendue en plaine sur les prairies sérieusement endommagées du Gaec Michel. Plus de 2 300 trous comptés dans cette parcelle. Autant de trous qu’il faudra reboucher entièrement à la main pour que le potentiel agronomique de la prairie ne soit pas touché. Et tout ça, indemnisé pour poignée d’euros (260 € pour être précis – 18,60 € de l’heure). Se rendre compte de la situation sur le terrain permet par la suite de mieux apprécier des faits afin d’en dégager des mesures fortes.

3 papes dans la même église
Après cette visite terrain aux pas de course, la délégation s’est retrouvée à Mersuay dans une salle communale chauffée. Les responsables agricoles ont dénoncé le manque de communication et de coordination entre les différentes strates cynégétiques (ACCA, unités de gestion cynégétique UGC, fédération départementale) qui est préjudiciable aux agriculteurs. « Quand il y a 3 papes dans la même église, ils ne racontent pas la même messe » synthétise Thierry Chalmin. La FDSEA, appuyée des JA et de la FDPL demande le prolongement de la chasse jusqu’au 28 février pour l’ensemble du territoire de la Haute-Saône. Cette prolongation avait déjà été décidée pour la saison 2009-2010. Ils demandent aussi l’instauration de cette règle simple et claire 1 point = 1 sanglier.

La balle dans le camp de la préfecture
Sur ces deux propositions de la FDSEA, la préfète indique qu’elle réunira prochainement une commission départementale de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS) pour évoquer la demande de prolongation. La préfète est plutôt favorable à une poursuite de l’exercice de la chasse en février dans les secteurs à problèmes. Par souci de simplicité, la FDSEA se positionne quant à elle pour une prolongation sur l’ensemble du département. Sur les prélèvements, la préfète n’est pas hostile au 1 point = 1 sanglier mais elle rappelle que « tout est ouvert », même si elle reconnaît une rigidité du fonctionnement pour les points de prélèvements. « Il faut simplifier ce système d’attribution en lui redonnant plus de souplesse, a-t-elle déclaré, car nous arrivons à la fin d’un système. Il faut à l’intérieur de chaque cellule de veille harmoniser et accentuer la mutualisation des bracelets ». La préfète réaffirme le besoin d’équilibre agro- cynégétique dans les territoires. Cet équilibre s’opère et ne peut s’opérer que par l’activation des cellules de veille, un espace propice au dialogue. Dans chaque unité de gestion, il y a une cellule de veille qui regroupe paritairement trois chasseurs – trois agriculteurs. Sylvain Crucerey, président de la FDSEA a bien fait comprendre à la préfète que c’est elle qui a toutes les cartes en main.

AL

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